Une date d'ouverture lontaine pour les restaurants, autour du 20 janvier, mais rien pour les bars. Les cafetiers et les restaurateurs de Bourgogne regrettent d'être "les vilains petits canards" de la stratégie gouvernementale d'endiguement de l'épidémie.
"Autour du 20 janvier, si le nombre de contaminations demeure en-dessous de 5000 cas par jour, les restaurants pourront rouvrir". En une petite phrase, dans son allocution aux Français, mardi 25 novembre, Emmanuel Macron a enterré les espoirs d'Eric Moutard, patron d'un bar-brasserie place des Cordeliers à Auxerre : "j'étais persuadé que nous allions pouvoir ouvrir à nouveau dans le courant du mois de décembre". "Je n'en ai pas dormi de la nuit", témoigne-t-il avant de promettre un rassemblement la semaine prochaine : "nous devions manifester mardi 24 novembre, mais quand nous avons su que le Président allait parler, nous avons décidé de ne pas le faire en écoutant ce qu'il avait à nous dire. Maintenant je suis très en colère et nous allons nous réunir la semaine prochaine pour nous faire entendre"."Les premiers à fermer et les derniers à rouvrir"
Si le chef de l'Etat a donné une ligne d'horizon aux restaurateurs hier, en revanche, aucune perspective n'a été communiquée aux patrons de bars. Selon Europe 1, les bars n'ouvriront pas avant le 1er février. "Je suis extrêmement déçu", exprime Gilbert Febvay, patron du bar Le Beverly à Dijon. Avant de reprendre une expression, souvent entendue dans le discours des cafetiers : "encore une fois, nous sommes les vilains petits canards"."Nous sommes les premiers à fermer en cas de problème et les derniers à rouvrir", abonde Francis Callement, patron de trois établissements dont un pub à Auxerre. Lui ne se dit "pas surpris" de la teneur du discours d'Emmanuel Macron et reste pragmatique : "j'estime que si j'ai le droit d'ouvrir mon bar avant le mois de février, c'est bien".
Beaucoup d'établissements ne se relèveront pas.
Tous, restaurateurs et cafetiers, regrettent d'être tenus responsables d'une situation sanitaire à laquelle ils pensent peu contribuer : "pour les fêtes, les gens vont se rassembler entre eux à leur domicile, et le virus va se remettre à circuler. C'est ensuite nous qui allons être accusés d'être responsables de ce regain quand nous allons ouvrir le 20 janvier", juge Eric Moutard.
Des aides pour ces commerces existent. Les établissements qui restent fermés pourront prétendre à une somme allant jusqu'à 20% du chiffre d'affaires de l'année 2019, ou à 10 000 euros issus du fonds de solidarité.
"Etant donné leur montant, j'appelle cela un pourboire", tranche Francis Callement. "Je n'ai pas envie de rester assis à les attendre", s'ennuie Gilbert Febvay qui craint que "beaucoup d'établissements ne se relèveront pas".
La CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) a tenu à réagir aux annonces du président. Elle regrette que les bars et les discothèques soient tenus "dans le flou" mais se réjouit des aides qui leurs sont apportées.