37 femmes ou hommes de Bourgogne-Franche-Comté se présentent aux élections européennes ce 26 mai 2019. Quels sont leurs points de vue sur la question ? Voici leurs réponses.
Les réponses des candidats sont publiées dans l'ordre où elles nous sont parvenues.
Charles-Henri Gallois (Nièvre) - 5e sur la liste UPR
La PAC et les traités européens tuent l’agriculture. L’article 39 dit que le 1er objectif de la politique agricole est « d'accroître la productivité de l'agriculture ». Il impose l'ultra-productivisme, ce qui conduit aux fermes-usines, au gigantisme agricole, à la surpêche. La réforme de la nouvelle PAC serait pire car elle sera encore au détriment de la France et de ses agriculteurs, déjà exposés au libre-échange total, à cause de l’UE. Cette réforme est un scandale puisque la France donne déjà beaucoup plus qu’elle ne reçoit. Chaque année, nous donnons 8 milliards d’euros de plus à l’UE que nous ne recevons en moyenne depuis 2011 ! Les fonds européens, dont la PAC, sont de l'argent français ! La France paierait donc autant qu’avant à l’UE pour moins de retours.Antonio Sanchez (Doubs) - 1er sur la liste du Parti Communiste révolutionnaire
Absolument, la politique agricole commune a été créée pour développer l'industrie agricole et non pas l'agriculture. Des millions d'exploitations agricoles ont été supprimées, ce sont les grosses multinationales qui maîtrisent l'agriculture européenne. Les Etats ne font qu'appliquer leurs décisions. Rentabilité, compétitivité entraînent regroupements forcés, endettement et domination des grands groupes. Nous sommes pour une agriculture débarrassée de toute notion de profit, gérée par les agriculteurs et la Nation pour subvenir aux besoins fondamentaux de la population.
Anne-Sophie Pelletier (Jura) - 5e sur la liste France Insoumise
Telle que la PAC est organisée, elle sert essentiellement à favoriser l’agrobusiness et le productivisme agricole synonyme de pollutions, de pesticides, d’OGM, d’incapacité des agriculteurs de vivre de leur propre production. Une autre logique paysanne, locale et biologique est à développer et la France Insoumise soumet de nombreuses propositions aux agriculteurs ainsi qu’à l’ensemble de nos concitoyens contenus dans le programme « L’avenir en Commun». Donner une autre orientation à la PAC est donc une question de santé publique, de souveraineté alimentaire, de préservation de l’environnement ainsi que de rupture avec les logiques libérales et productivistes. La PAC doit être orientée dans vers une baisse de la quantité de protéines carnées dans l’alimentation et pour le bien-être animal.Catherine Comte-Deleuze (Doubs) - 42e sur la liste UDI
La PAC tue-t-elle l’Agriculture ? Sûrement pas si la distribution des fonds européens est revue. L'UDI propose de plafonner à 80 000 euros les aides directes et de reverser la moitié des sommes ainsi économisées aux exploitants en difficulté. L’autre moitié sera affectée au financement de la recherche agronomique ou de mécanismes de soutien transitoire aux agriculteurs frappés par l’interdiction du glyphosate
Laurence Lyonnais (Doubs) - 11e sur la liste France Insoumise
La PAC est un bon outil pour mener la transition écologique, si on y met les moyens & de la réorienter. La Commission veut couper dans le budget de PAC, il faut l’en empêcher. Nous proposons aussi de rajouter un volet “alimentation de qualité” à la PAC afin d’en faire une politique agricole & alimentaire commune. Il s’agit d’assurer notre souveraineté alimentaire, plutôt que de soutenir un modèle industriel tourné vers l’export. Il faut développer l’agriculture écologique & paysanne. Pour cela il faut réorienter les subventions vers les petites exploitations bios & plafonner les aides aux grandes exploitations, & supprimer les subventions qui permettent d’exporter en faisant du dumping. Enfin, il est possible de réorienter la PAC pour inciter à sortir de la production de protéines carnées.
Nathalie Desseigne (Jura) - 24e sur la liste Les Patriotes
La PAC tue l'agriculture française, en promouvant un modèle hyper-productiviste qui ne convient pas à nos exploitations familiales ou de taille moyenne. En outre, elle expose nos agriculteurs à la concurrence déloyale organisée à l'intérieur même de l'UE, mais aussi à l'extérieur. Nous avons donc besoin d'une politique agricole française qui protège nos agriculteurs et qui permette de passer à une agriculture 100% bio, sans produits chimiques, ce que proposent Les Patriotes de Florian Philippot.
Julien Odoul (Yonne) - 31e sur la liste du Rassemblement National
Depuis des années, l'Union européenne livre nos agriculteurs à une concurrence déloyale insoutenable notamment en validant des accords de libre-échange avec des pays qui ne respectent pas les mêmes normes sanitaires et environnementales que les productions françaises. Nous avons en France et particulièrement en Bourgogne Franche-Comté, la plus belle ferme du monde grâce au savoir-faire de nos agriculteurs. Oui, il faut aider et soutenir celles et ceux qui travaillent la terre et nous garantissent une alimentation saine et de qualité. Mais la PAC n'est pas la solution car elle repose exclusivement sur la contribution de la France au budget de l'Union européenne. Il faut donc réformer la PAC en PAF (politique agricole française) pour protéger l'exception et l'excellence agricole française.
Michel Treppo (Doubs) - 50e sur la liste Lutte Ouvrière
L’agriculture devrait servir à nourrir l’humanité et à entretenir la nature sans la détruire ni la polluer. Mais que voit on ? Des populations qui meurent de faim d’un côté. De l’autre des terres en jachère… une agriculture soumise à la loi du marché et non à la loi des besoins humains. La PAC s’inscrit dans ce cadre et est au service des gros agriculteurs et des capitalistes de l’agroalimentaire, tandis que les petits paysans ont du mal à vivre de leur travail. En fait, c’est le capitalisme qui tue l’agriculture et menace l’humanité et c’est ce système qu’il faut changer de À à Z par une société organisée par la mise en commun de toutes les ressources de la planète et leur gestion rationnelle et planifiée par les besoins des hommes et non des actionnaires.
Michel Zumkeller (Belfort) - 77e sur la liste UDI
A son démarrage, la PAC a sauvé l’agriculture et principalement l’agriculture française. Cependant, les différents élargissements, la complexité liée aux aides européennes et l’incapacité de l’Union Européenne de défendre ses valeurs ont rendu cette PAC beaucoup moins efficace. Nous souhaitons une PAC renouvelée et nous prenons plusieurs engagements :- Réaffecter le rabais britannique à la PAC : 3 millions,
- Soutenir les agriculteurs dans la mise en place des nouvelles normes,
- Simplifier les procédures administratives,
- Lutter contre les achats massifs de ressortissants des pays étrangers.
Dominique Revoy (Jura) -75e sur la liste Lutte Ouvrière
Ce qui tue l'agriculture, c'est qu'elle est passée sous la domination capitaliste et régie par la loi du profit. Poser le problème de réformer, voire supprimer la PAC, c'est créer l'illusion qu'il y a quelque chose à en attendre. Mais comme toutes les institutions de l'UE, elle a été créée pour les plus riches : trusts de l'agro-alimentaire, grandes coopératives, gros producteurs. Elle leur a offert un marché plus vaste, afin de rivaliser avec leurs concurrents, au niveau mondial et les arrose de subventions. Les agriculteurs sont soumis aux diktats des capitalistes de l'agro-industrie, de la grande distribution et des banques, les consommateurs paient le prix fort, les scandales sanitaires et écologiques s'enchaînent. Une autre agriculture n'est possible qu'en renversant le capitalisme.
Didier Klein (Doubs) - 29e sur la liste UDI
Lorsque la PAC a été lancée , elle a permis de sauver l'agriculture européenne et principalement l’agriculture française. Aujourd'hui cette PAC est beaucoup moins efficace à cause de l'évolution des choix européens liés: - aux élargissements, en particulier lorsqu'ils ont concernés des pays très agricoles; - à la complexité des réglementations de ses aides européennes et - a l’incapacité de l’Union Européenne, jusqu'ici, à défendre ses valeurs. L'UDI souhaite une PAC renouvelée et nous prenons plusieurs engagements : - Réaffecter le rabais britannique à la PAC : 3 millions, - Soutenir les agriculteurs dans la mise en place des nouvelles normes, - Simplifier les procédures administratives, - Lutter contre les achats massifs de ressortissants des pays étrangers.
Christophe Grudler (Belfort) - 20e sur le liste LREM-MoDem
La Politique agricole commune est un outil indispensable pour nos agriculteurs : les aides de la PAC représentent en moyenne 47% de leurs revenus.
La France se bat pour que le futur budget de la PAC soit ambitieux: en l’état, il n’est pas à la hauteur. Notre liste Renaissance défend des aides simplifiées et orientées en priorité vers les exploitations à taille humaine. Les aides de la PAC doivent être orientées vers les modèles propres et respectueux du bien être animal. Les objectifs sont clairs : augmentation massive du verdissement, doublement des surfaces en bio, zéro bête nourrie aux OGM, zéro pesticide au-dessus des zones d’eau potable, fin du broyage des poussins...Clémentine Vasquez (Jura) - 42e sur la liste Génération(s)
La PAC, telle qu'elle est aujourd'hui, ne permet en tout cas pas de la sauver. Et ce n'est pas en baissant son budget que cette situation va s'améliorer. Il faut réformer la PAC en réattribuant les aides à ceux qui portent des projets d’avenir et se reconvertissent dans des pratiques plus respectueuses de la nature. Les petites exploitations ont besoin d’être soutenues pour subsister alors que leur situation se détériore de jours en jours. L’Europe doit accompagner tous ses agriculteurs, qu’ils soient déjà bios ou qu'ils entament une reconversion souvent difficile. Cela demande des moyens, dont l'Europe dispose. Les agriculteurs doivent pouvoir vivre de leur travail.Aurélien Aramini (Belfort) - 49e sur la liste PCF
Destinée à l'origine à assurer la souveraineté alimentaire de l'Europe et des prix garantis aux paysans, la PAC a favorisé progressivement les grandes exploitations aux méthodes intensives et s'est soumise, dans le cadre des accords de libre échange, aux prix et aux spéculations des marchés internationaux. La PAC doit être refondée en une PAAC (Politique Agricole et Alimentaire Commune). Les axes forts de la nouvelle politique agricole que nous proposons sont : garantir les revenus paysans, relocaliser les productions par la traçabilité et la labellisation des produits, élever les normes environnementales et sanitaires dont le refus des OGM et l'abandon du glyphosate, etc., assurer la souveraineté et la sécurité alimentaires par le développement d'une agriculture paysanne.
Anna Maillard (Doubs) - 38e sur la liste Europe Ecologie - Les Verts
Ce modèle de PAC est à bout de souffle : l’agriculture industrielle empoisonne les sols et nappes phréatiques et a tué les marchés agricoles de pays moins développés (ce qui pousse ces agriculteurs vers l’émigration). Les agriculteurs français connaissent la triple peine : endettement, perte de rendement et méfiance des consommateurs. Les écologistes défendent une nouvelle PAC équitable et soutenable, qui sera conditionnée au respect de la biodiversité, au respect des besoins fondamentaux des animaux et à la qualité. Elle permettra de financer l’accompagnement des agriculteurs vers les productions biologiques et de soutenir le développement de circuits cours et des terroirs.
Myriam Elyassa (Doubs) - 44e sur la liste Place Publique-PS
Nous optons pour une réorientation du budget de la PAC en faveur des acteurs du monde agricole pour mieux les soutenir dans leur quotidien et pour leur permettre de stopper l'utilisation de pesticides et mettre fin au glyphosate. La PAC ne tue point si nous pouvons protéger le revenu des paysans Le cadre financier pluriannuel 2021-2027 de l’Union devra être porté à au moins 1,3% du RNB européen et permettre à la fois de réaliser les investissements nécessaires pour la transition et de préserver les moyens consacrés à la PAC. Nous demanderons la révision en profondeur de la PAC afin de répondre aux enjeux du climat, de l’environnement, de la santé humaine et de garantir un revenu juste aux agricultrices et agriculteurs.
Marie-Laure Dalphin (Doubs) - 36e sur la liste Les Républicains
L’agriculture n’est pas un marché comme les autres. La Politique Agricole Commune PAC à permis de combattre la pénurie alimentaire et de moderniser le secteur agricole. Elle doit demeurer l’un des piliers stratégiques pour préserver notre modèle agricole à taille humaine. Notre agriculture garantit à chacun d’accéder à une alimentation sûre et saine. Les agriculteurs font face à des risques, climat, météo, cours mondiaux...Nous devons les soutenir et les protéger pour assurer notre sécurité. Nous refusons la baisse programmée du budget de la PAC de 15% et nous voulons rétablir la préférence communautaire dans le domaine agricole. Nos agriculteurs aménagent et entretiennent aussi nos territoires. Le soutien aux agriculteurs permet l’installation des jeunes agriculteurs .Catherine Hervieu (Côte d'Or) - 20e sur la liste Europe Ecologie - Les Verts
L'agriculture intensive, modèle dominant de la PAC, est responsable de 30% des GES impactant le climat, dégrade les sols, les eaux et la biodiversité avec les pesticides, l'élevage intensif et les monocultures. La qualité de notre alimentation en dépend avec des enjeux sanitaires majeurs. La PAC a supprimé des milliers d'emplois tout en plaçant les agriculteurs dans une impasse: endettement, baisse de la rentabilité, méfiance des consommateurs, peu de revenus. Pour Europe Ecologie, l'agriculture doit être essentiellement dédiée à nourrir la population avec une Politique Alimentaire et Agricole Commune. Elle promeut une agriculture 100% bio et locale grâce à des aides par unité de main d'oeuvre et non plus à l'hectare, respectant l'environnement, la biodiversité et les animaux.
Gabriel Amard (Jura) - 8e sur la liste France Insoumise
La PAC est un bon outil pour mener la transition écologique, à condition d’y mettre les moyens et de la réorienter. La Commission ambitionne de faire des coupes dans le budget de PAC, il faut l’en empêcher. Par ailleurs, nous proposons de rajouter un volet “alimentation de qualité” à la PAC. Il s’agit avant tout d’assurer notre souveraineté alimentaire. Plutôt que de soutenir un modèle agro-industriel tourné vers l’export, il faut développer l’agriculture écologique et paysanne. Pour cela, il faut réorienter les subventions vers les petites exploitations bios, plafonner les aides aux grandes exploitations et supprimer les subventions qui permettent d’exporter en faisant du dumping. Enfin, il est possible de réorienter la PAC pour inciter à sortir de la production de protéines carnées.
Jacqueline Ferrari (Jura) - 55e sur la liste LREM-MoDEM
NON, aujourd’hui c’est un outil indispensable, car ils représentent 47 pour cent de leur revenu. Nous sommes la première puissance agricole et la première puissance exportatrice. Elle a plus de Poids et va permettre de moderniser l’agriculture pour qu’elle soit plus durable. Mais, les agriculteurs souffrent malgré tout et les désespoirs s’accumulent. Donc la PAC doit être repensée pour être plus juste et plus verte. Ils seraient bon que les agriculteurs vivent de leur travail correctement.Marc Mantovani (Doubs) - 29e sur la liste Debout la France
La Commission européenne veut encore baisser le budget de la PAC alors qu’elle augmente de 5% par an ses dépenses bureaucratiques. C'est inadmissible. Notre PAC devra assurer des revenus décents et mérités à nos agriculteurs avec des prix minimums garantis en mettant au pas la grande distribution, en réservant les marchés publics aux producteurs locaux, et en assumant une préférence communautaire qui pénalisera les importations du bout du monde. La PAC doit aider au désendettement et à l'installation des jeunes. Nous devons amplifier la recherche agronomique et aider ceux qui le souhaitent à passer au bio. Enfin, la PAC pourrait accompagner les agriculteurs qui souhaitent transformer et commercialiser eux-mêmes leurs produits de qualité et du terroir.
Catherine Maudet (Yonne) - 18e sur la liste UDI
Non, la PAC est bénéfique pour notre agriculture ! Elle leur garantit un revenu décent. Nous devons conforter la PAC. Nous proposons qu’après le Brexit, chaque Etat ne récupère pas entièrement la contribution qu’il versait pour les Britanniques, mais la conserve pour financer une augmentation de la PAC (en moyenne 6,07 milliards par an) en affectant ces contributions à la PAC, nous pourrions largement compenser la baisse des crédits envisagée par la Commission. Avec aussi, un plus grand financement des recherches en agronomie pour trouver les solutions de demain pour réduire notre dépendance aux pesticides et autres, en garantissant la qualité des produits, la santé des citoyens-consommateurs européens, la pérennité de notre environnement ainsi qu'un juste revenu à nos agriculteurs.
Yannick Chartier (Nièvre) - 51e sur la liste UDI
Non, elle est bénéfique pour notre agriculture ! Cette politique a favorisé le développement des agriculteurs européens en leur garantissant notamment un revenu décent. Pour conforter la PAC, nous devons stabiliser ses ressources. Nous proposons qu’après le Brexit, chaque Etat ne récupère pas entièrement la contribution qu’il versait pour les Britanniques (le "rabais britannique" de Thatcher) mais la conserve pour financer une augmentation de la PAC. Ce rabais coûte en moyenne 6,07 milliards par an aux Etats. Nous pourrions largement compenser la baisse des crédits envisagée par la Commission. Cette transition passe par un plus grand financement des recherches en agronomie qui permettront de trouver les solutions pour réduire notre dépendance aux pesticides et autres intrants.Vous ne trouvez pas la réponse d'un candidat ? C'est qu'il ne nous a pas encore répondu, on n'a pas souhaité répondre à notre question.
Les 5 thèmes sur lesquels France 3 a questionné les candidats
- La PAC tue-t-elle l’agriculture ?
- L’Europe peut-elle sauver la planète ?
- L'Euro est-il utile ?
- Y a-t-il de la place pour les migrants en Europe ?
- Le Brexit est-il une catastrophe pour l'Union européenne ?
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