Le 8 novembre, le tribunal de commerce de Dijon devrait examiner le projet de reprise de Parisot par P3G participations, la holding du groupe dont il n'était jusqu'à présent qu'une filiale. D’ici là, les salariés multiplient les démarches auprès des élus. Près de 110 postes sont menacés.
Devant l’usine Parisot à Saint-Loup-sur-Semouse (70), un appel aux soutiens. La banderole a été déployée le 29 octobre par des salariés de l’entreprise, à 10 jours d’une nouvelle journée cruciale pour le site au tribunal de commerce de Dijon. La décision, attendue le 11 octobre dernier, avait finalement été repoussée au 8 novembre. Les juges devront donc examiner l’offre de l’unique repreneur potentiel, P3G Participations, dont Parisot est une des filiales.
Dans un contexte économique fragile, l’entreprise, en difficulté depuis quelques années a été placée en redressement judiciaire en juin dernier. Et c’est le 1er octobre dernier que le couperet tombe sur les salariés de l’usine : la direction confirme vouloir supprimer 127 postes sur les quelques 460 que compte le site. Un effectif en baisse depuis plusieurs mois, puisque l’usine comptait encore 520 salariés début 2019. Avec le non remplacement de nombreux départs en retraite, ils sont désormais 454, selon Philippe Brocheré, délégué CGT chez Parisot.
Un rendez-vous attendu à Bercy lundi 4 novembre
D’ici au 8 novembre, les salariés et leurs élus au Comité social et économique comptent multiplier les démarches. Après avoir alerté la préfecture de Haute-Saône, ils devraient rencontrer samedi 26 Christophe Lejeune, député de la 2e circonscription du département, et rencontrer lundi 4 novembre les services du ministre de l’économie, à Bercy. « Je suis assez confiant, ça va être compliqué, mais on a rencontré le sénateur, le préfet, ils sont derrière nous, ils comprennent bien l’enjeu », se rassure Philippe Brocheré.
En effet, la situation a déjà évolué depuis l’annonce du plan social. 109 postes sont encore menacés sur les 127 mentionnés dans le plan social annoncé le 1er octobre. Et selon le dénouement de l’audience, d’autres salariés pourraient encore être reclassés sur les différents sites du groupe : CFP à Saint-Loup sur Semouse, CF2P à Lure ou Mattaincourt dans les Vosges. « On espère limiter à 60 le nombre de postes supprimés », espère le délégué CGT.
"C'est une question d'intérêt général"
Pour la commune de Saint-Loup-sur-Semouse, 3400 habitants, l'enjeu est grand. Mais le maire de la commune, Thierry Bordot (SE), est optimiste. "L'offre a le mérite d'exister, ce n'est pas toujours le cas dans ce genre de situation." Il faut dire que le repreneur est un acteur de premier plan. Jean Charles Parisot, PDG de l'entreprise candidate à la reprise, n'est autre que le petit fils de Jacques Parisot, fondateur de l'entreprise en 1936. Un atout considérable pour la mairie : "Jean-Charles connaît bien tous les paramètres, c'est un Lupéen, il a une relation affective avec l'entreprise."Parisot est l'une des locomotives industrielles du nord de la Haute-Saône, l'entreprise génère de nombreux emplois indirects. "Le tribunal doit l'entendre, c'est une question d'intérêt général, il y a un impact social et collectif", insiste Thierry Bordot. Un naufrage pourrait être dramatique pour la région. Quelle que soit l'issue le 8 novembre, la mairie tient à préciser qu'elle soutiendra chaque famille en difficulté : "Nous ferons jouer nos connaissances pour des reclasser les salariés licenciés"