Edith Greffier, 62 ans, est morte d'un infarctus le 14 septembre 2019 au centre hospitalier de Trévenans près de Belfort. Sa fille a déposé plainte pour homicide involontaire contre le centre 15. Elle dénonce "une faute de diagnostic" qui a coûté la vie à sa mère. Reportage.
Anne-Sophie Forni Greffier et sa famille sont "en colère" et véritablement "traumatisés", après l'après-midi d'horreur qu'ils ont vécu lors du décès d'Edith, la mère de famille, décédée d'un infarctus à 62 ans (lire notre article).
Lors d'une conférence de presse, la jeune femme qui a décidé de porter plainte a détaillé les griefs qu'elle porte à l'encontre du centre 15 de Franche-Comté. Contacté à cinq reprises avant que le Samu ne prenne en charge sa maman, alors en arrêt cardiaque depuis près de 30 minutes, c'est le mari de la victime et le père d'Anne-Sophie qui s'est chargé d'effectuer longuement un massage cardiaque pour tenter de réanimer son épouse.
Emue, au bord des larmes en début de conférence de presse, Anne-Sophie Forni Greffier a pendant 30 minutes détaillé ce qu'elle a vécu et ce qu'elle ressent deux mois après le décès de sa maman : "Oui je ressens de la colère, mais elle n’est pas encore extériorisée. Je suis plus traumatisée par ce que j’ai vécu. Ce que j’ai vécu est inadmissible." Elle est longuement revenue sur les faits qui se sont produits le 14 septembre 2019 à La Chapelle-sous-Chaux, près de Belfort. "Ma mère avait très mal au bras gauche, des sueurs, elle était pâle, et elle a vomi une fois… Ce que je remets en cause, c’est ce que j’ai décrit (au centre 15, ndlr). C’était net et précis. Qu’on prenne cela pour une gastro de leur côté, pour moi c’est une faute de diagnostic. Je leur reproche celle-ci.... Le Samu est à 17 minutes du domicile de mes parents. Ils auraient pu envoyer les pompiers qui étaient à 3 minutes avec du matériel adapté" a expliqué la jeune femme.
Déposée dans un premier temps pour "non assistance à personne en danger", la plainte a été requalifiée en "homicide involontaire."
Anne-Sophie Greffier explique qu’elle a dû demander plusieurs fois au CHRU de Besançon les appels passés au centre 15. Elle en avait la trace, l'heure, la durée précise sur sa facture détaillée de téléphonie. Un premier CD lui a été envoyé par l’hôpital. Les appels n’y étaient pas tous, certains avaient été coupés. "On avait coupé selon moi les éléments incriminants" estime la jeune femme. Après un courrier de son avocate, les enregistrements lui sont finalement transmis dans leur intégralité.
La plainte d'Anne-Sophie Fornier Greffier n'a pas encore été transmise au parquet de Belfort. L'enquête pourrait prendre de longs mois.