Le bras de fer continue entre les sapeurs-pompiers professionnels de Côte-d'Or et leur direction sur le dossier des effectifs. Dix postes doivent être créés au 1er janvier 2020, mais selon l'intersyndicale le compte n'y est pas. Elle pointe l'épuisement des agents de plus en plus sollicités.
Les pompiers de Côte-d'Or ne décolèrent pas. Depuis le début de l'été, ils sont mobilisés sur le dossier des effectifs. De nouvelles embauches ont été annoncées par la direction la semaine dernière : 10 en 2020, 4 en 2021.
Mais c'est insuffisant pour l'intersyndicale qui affirme que 30 postes ont été supprimés en 2008. Une situation que les pompiers paient encore, disent-ils, dix ans plus tard dans un contexte où ils sont toujours plus sollicités.
"Pour les interventions sur les feux de forêt et feux en général, ça a doublé. Et l'effectif a diminué. Donc les agents sont rincés. Ils enchaînent des fois des interventions pendant 12 heures, ils rentrent à la caserne et se tapent toute la nuit à faire des ambulances, des ambulances, des ambulances. Donc ils ne tiendront pas, ce n'est pas possible. Donc c'est pour ça qu'on demande du renfort", explique Matthieu Brégand, du syndicat autonome SPP/PATS 21.
Pour ces professionnels, il faudrait recruter immédiatement 25 sapeurs-pompiers pour assurer des conditions de travail normales.
Mais dans cette bataille d'appréciation et de chiffres, les responsables du SDIS 21 – parmi lesquels le conseil départemental qui est le principal financeur – ont le sentiment d'avoir déjà donné des gages. Les annonces d'embauches se chiffrent à 880 000 euros annuels.
"C'est une grosse avancée. On va se prendre un délai de 12 à 18 mois et on va faire le bilan. On va mesurer les conséquences que ça amène, l'avantage que ça amène ou pas, indique le président du SDIS 21 Hubert Poullot, par ailleurs conseiller départemental divers droite.
Mais ça amènera automatiquement un plus dans leurs conditions de travail. Et puis, je le dis clairement, si dans un an et demi on constate qu'il y a encore quelques déficiences sur un secteur ou un autre, rien ne nous empêche de se remettre autour de la table et de discuter à nouveau."
Un dialogue social que l'intersyndicale décrit de façon moins idyllique. Des pompiers qui se disent également déçus par le ministre de l'Intérieur qui reste sourd à d'autres revendications, telle que la revalorisation de leur prime de risque. Le feu de la contestation n'est apparemment pas près de s'éteindre.