PORTRAITS. Esther, Adrien, Victor, ils ont eu plus de 20 sur 20 au bac... ou pas loin : que sont-ils devenus ?

Ils ont brillé ces dernières années au baccalauréat. Mention très bien, proche du 20, voire plus ! Nous avons pris des nouvelles de ces bacheliers du Jura et de Haute-Saône, devenus adultes et sur le point d'entrer dans le monde du travail. Récit.

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Dole, Cambridge, Berlin, Esther poursuit un parcours brillant 

Nous l’avions rencontré en 2015. Esther Luigi, lycéenne à Dole dans le Jura avait obtenu son bac avec 20,5 de moyenne. Elle avait également été lauréate du concours général en philosophie. Une élève brillante qui, grâce à son carnet de notes souhaitait rejoindre la prestigieuse université britannique de Cambridge. “Ces bonnes notes au bac ouvrent les portes et aident à choisir ce que l’on veut faire... Je suis effectivement partie en Angleterre, j’ai fait là-bas des études en sciences politiques et relations internationales. Je suis restée sur place pour faire un master en histoire de la pensée politique” explique Esther Luigi, 23 ans désormais. 

La jeune femme, 6 ans après avoir décroché son bac, est actuellement à Berlin en Allemagne. Elle a intégré à l’automne 2019 un programme d’échanges franco-allemand d’assistants parlementaires. La pandémie de covid a un peu bouleversé son programme. Et a décalé ce stage qu’elle aurait dû faire auprès d’un député du Bundestag. Esther Luigi a suivi des cours à l’université berlinoise, elle a passé plusieurs mois au parlement européen à Bruxelles. “J’ai fait également du bénévolat auprès de réfugiés, j’ai travaillé sur le droit d’asile. J’ai acquis une bonne expérience” confie la jeune femme. Esther veut travailler à l’international et dans l’humanitaire. Elle espère que ses contacts en cours vont déboucher sur du concret, en ce sens.

Quand elle regarde derrière elle, la Jurassienne assure que le temps est passé très vite. “A l’époque à la sortie du bac, je pensais qu’il fallait savoir ce qu’on allait faire, puis le faire. Aujourd’hui, je me dis que non. J’ai eu de la chance et un privilège énorme de pouvoir faire le parcours que j’ai eu, juste avant le Brexit” dit-elle. “J’ai toujours été bonne élève. L'école m'a toujours plu. C’était facile de me plier à ce cadre là. L’entourage familial et scolaire joue un rôle énorme. J’ai toujours eu cet entourage à Paris puis à Dole où j’ai passé le bac” analyse l’étudiante. Et dans la famille Luigi, les bonnes notes au bac, on y est habitué. Le petit frère d’Esther a même fait mieux qu’elle : 21 au bac ! 

Sciences Po, Canada et Ecole nationale de la magistrature, Adrien Jourdain bientôt dans les tribunaux

Adrien Jourdain se souvient très bien du jour où les résultats du bac 2010 sont tombés : "Je me souviens d'y être allé avec ma mère, et puis il y avait beaucoup de chuchotements sur mon passage, je me demandais ce qu'il se passait. Et c'est le proviseur du lycée en personne qui est venu me rendre les notes". Ce jour-là, il obtient 20,2 de moyenne générale à l'examen. "J'étais très surpris" se souvient-il. Il faut dire qu'il est le premier de son établissement, le lycée des Haberges de Vesoul, à obtenir une telle note. "Même si j'étais un bon élève et que je savais que j'allais l'avoir, c'était une période de tensions, assez intense". 

Il faut dire que le jeune homme préparait en parallèle le concours de Sciences Po Paris, dont les épreuves se déroulaient juste après celles du bac. Un concours qu'il a obtenu. "J'y ai fait deux ans pour mes premières années de licences, puis je suis parti au Canada, faire un double diplôme où j'ai eu un master de droit" explique-t-il. Un parcours brillant, qui se poursuit à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM). "Je l'ai eu du premier coup" répond-il, modeste, lorsqu'on lui pose la question, "après, l'école de droit de Sciences Po, c'est une bonne école de préparation pour l'ENM". Aujourd'hui, le Vésulien vit à Paris, et vient tout juste de terminer son cursus à l'ENM. Il s'apprête à "passer au parquet", en région parisienne. "C'est très formateur, on y voit beaucoup de choses". "Je sais que je suis dans mon premier poste pour au moins trois ans, après, on verra". 

Quant à sa performance au baccalauréat, il ne fait pas partie de ceux qui se plaisent à évoquer sans cesse leurs bons résultats. "C'est une note, ce n'est pas ça qui détermine tout le parcours". Une modestie qui s'explique peut-être aussi par la rareté toute relative de la chose à Sciences Po. "Je crois qu'on était une trentaine à avoir plus de 20 au bac en 2010, et que plus de la moitié a intégré Sciences Po". 

Victor, la voie de la passion 

Victor Nelaton n'a pas dépassé le 20 au bac, mais il n'en est vraiment pas passé loin. En 2018, cet élève du lycée Charles Nodier à Dole dans le Jura a obtenu 19,94 au baccalauréat, en série S. "Au moment des résultats, j'étais quand même surpris, se souvient-il,  je pensais avoir entre 18 et 19, mais je ne pensais pas avoir au dessus de 19,5". Le surprise est donc très bonne, mais le lycéen n'est pas tout à faire sûr de mériter qu'on le prenne en photo pour le journal local, ou qu'on le porte aux nues. "On ne réalise pas, et puis on peut ne pas se sentir légitime à afficher sa joie quand d'autres ne l'ont pas eu", explique-t-il. "Sans les options, je n'aurais pas eu cette note". Comme beaucoup des meilleurs bacheliers, Victor a présenté deux options : grec, coefficient 3, où il a eu 20, et 18 en option danse. 38 points supplémentaires qui ont fait une jolie différence. 

Depuis, le Jurassien a suivi une prépa BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la terre), au prestigieux lycée Henry IV, qui lui a permis de décrocher une place à AgroParisTech, réputée meilleure école d'agronomie et d'ingéniererie du vivant de France. D'ailleurs, il veut se spécialiser en agronomie. "Aujourd'hui, je pense m'orienter plutôt dans les productions végétales, accompagner la transition agricole et écologique pour des systèmes plus respectueux de l'environnement, mais compétitif"

De ce parcours post-bac, il tire un certain recul sur sa note au baccalauréat : "Après coup, je dirais qu'à Henry IV, on se retrouve au milieu de personnes qui ont eu entre 17 et 21 au bac, on est tous d'un très bon niveau scientifique, et ça ne veut rien dire. Quelqu'un avec 18 au bac peut s'en sortir vraiment mieux que quelqu'un qui a eu 20", argumente-t-il. D'ailleurs, "j'ai beaucoup d'amis qui ont fait médecine, et qui s'en sont bien sortis, alors que moi je n'aurais pas pu. Et ils avaient deux points de moins que moi au bac". "Une fois dépassé la mention très bien, je pense que ça ne veut pas dire qu'on est intrinsèquement meilleur", résume-t-il.

Son conseil aux futurs bacheliers ? "Ce n'est pas parce qu'on est très bon scolairement, qu'on n'a pas le droit d'avoir envie de faire autre chose". Il pense notamment à des camarades, poussés à faire une prépa parce qu'ils étaient doués dans les matières scientifiques, ou poussés vers une PACES plutôt qu'une école d'infirmières en raison de leurs notes. "Enfermer les gens dans une case parce qu'ils sont bons là-dedans, ce n'est peut-être pas une bonne idée" estime Victor Nelaton.

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