Rémi Dreyfus, parachuté en Saône-et-Loire en 1944, a fêté ses 100 ans

Rémi Dreyfus, qui a fêté ses 100 ans, a toujours bon pied bon œil. Près de 75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il se souvient de son parachutage en Saône-et-Loire le jour du débarquement en Provence.
 

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Rémi Dreyfus participe au Débarquement … en planeur

Rémi Dreyfus est tout juste diplômé d'HEC depuis le printemps 1939, quand la guerre éclate. Comme quelques autres Français, il sera intégré au Special Air Service (SAS) britannique, dans les prestigieux commandos de l'air de Sa Majesté.
C’est ainsi que le D-Day, il participera au Débarquement … par la voie des airs. Le planeur de Rémi Dreyfus et de ses compagnons du 3rd SAS se pose sans encombre près du village de Ranville, au nord-est de Caen. Son clocher atypique, détaché du corps de l'église, sert de repère aux aviateurs.

C'est tout à fait calme, pas de combats, pas de coups de feu. Ma mission officielle est de servir d'interprète au général (Richard) Gale, mais je m'aperçois bien vite qu'il n'a pas besoin d'interprète", dit-il en souriant. "Alors je commence par me promener, quelques jours, dans ce petit morceau de France libérée".

 

 

"Il faut savoir ne pas aller trop loin. C'est très subtil"

Rémi Dreyfus est rejoint par Paul Jarrige, un autre Français. "Là, nous inventons le rôle utile que nous pouvons jouer : nous nous donnons pour mission d'explorer le no man's land, environ dix kilomètres entre les lignes anglaises et allemandes. Départ à la nuit, vers dix heures, retour vers quatre heures du matin".

Les deux Français partent en mission de renseignement dans le bocage. "Il faut faire attention : ne pas s'approcher de trop près des lignes allemandes, pour ne pas se faire prendre. Il faut savoir ne pas aller trop loin. C'est très subtil", dit-il.

"Nous en avons fait quatre ou cinq, de ces missions de reconnaissance. Lors de l'une d'elles, j'ai repéré une vingtaine de blindés allemands cachés dans un petit bois, bien reconnaissable sur la carte. Je suis rentré, j'ai signalé l'existence de ce petit bois et de ce qu'il cachait : les bombardiers ont été les détruire à dix heures du matin", ajoute-t-il, en rangeant sur la table de son salon parisien ses quatre décorations, dont la Légion d'Honneur et celle à laquelle il est le plus attaché, la croix de Lorraine de la France Libre.

 

 

Protégé par les Résistants français du maquis du Charolais

Après la prise de Caen et le début de la débâcle allemande, Rémi Dreyfus demande à rentrer en Angleterre. Il rejoint les SAS.
Sa prochaine mission aura lieu à la mi-août 1944 : il s’agit d’empêcher les Allemands de remonter leurs forces du sud vers le nord de la France. "Trente équipes de dix parachutistes, pour bloquer 20 à 25 axes routiers, sur une ligne allant de La Rochelle à Belfort : pas mal comme ordre de marche pour un bataillon de trois cents personnes, non ?" dit-il.

"J'ai été parachuté en Saône-et-Loire le jour du débarquement en Provence". Protégés par les résistants français du maquis du Charolais, qui avaient coupé les routes, "nous devions attaquer les Allemands aussi souvent que possible... Ce qui n'était pas toujours évident", dit-il.

En septembre 1944, la campagne de France de Rémi Dreyfus, fils de banquier, s'achève. Il revient "avec joie" à la vie civile et entre dans une chaîne de grands magasins, dont il dirigera les centrales d'achats pour le reste de sa vie professionnelle.
           
 
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