Bourgogne : comment seront répartis les 48 policiers supplémentaires

Emmanuel Macron a annoncé le déploiement de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires sur la durée du quinquennat. Alors que les policiers manifestent ce mardi 20 avril, 48 fonctionnaires de police vont rejoindre les circonscriptions de Dijon, Chalon-sur-Saône, Le Creusot et Auxerre.

En visitant, lundi matin, le commissariat central de Montpellier puis le quartier populaire de La Mosson, Emmanuel Macron a défendu lundi sur le terrain sa politique de "sécurité du quotidien". A un an de la Présidentielle de 2022, il réaffirme aussi sa promesse de 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires en fin de mandat par rapport à 2017.

48 policiers de plus en Bourgogne

Pour la Côte-d'Or, à la suite de l’arbitrage du Ministre de l’intérieur, les postes de policiers créés sur l’année 2021 seront au nombre de 22 pour la circonscription de sécurité publique de Dijon.

Mais s'agira-t-il vraiment d'une vingtaine de nouveaux postes ? Une vingtaine d'autres avait déjà été décidée et instaurée lors de la création du Quartier de Reconquête Républicaine des Grésilles à Dijon  et du Mail à Chenôve en février dernier.

Le département de Saône-et-Loire va voir ses effectifs gonfler de 21 fonctionnaires, 16 pour la circonscription de sécurité publique de Chalon-sur-Saône et 5 pour la circonscription de sécurité publique du Creusot. 

Comme l'annonce ce matin la préfecture de Saône-et-Loire, ils s’ajoutent aux 2 créations de postes de fonctionnaires de polices décidées en février dernier par le Ministère de l’intérieur pour la circonscription de sécurité publique de Mâcon.

Enfin, dans le département de l'Yonne, une carte réalisée par Le Figaro laisse apparaître cinq renforts de policiers "à annoncer" à Auxerre, sans davantage de précision. Un chiffre en attente de confirmation par la préfecture. Cependant, aucun poste n'est mentionné du côté de Sens. Dans la deuxième plus grande ville du département, élus comme forces de l'ordre réclament pourtant plus que jamais des renforts, notamment suite à de nouvelles violences urbaines.

Qu'en pensent les policiers ?  

Au lendemain des annonces du Président de la République, ce mardi 20 avril les policiers sont dans la rue un peu partout en France. Ils veulent manifester leur colère suite à la décision de la cour d’assises des mineurs de Paris, rendue ce week-end dans l'affaire de Viry-Châtillon. 

Le verdict du procès en appel dans l'affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon en 2016 est tombé samedi. Cinq jeunes hommes ont pris entre 6 et 18 ans de prison, 8 autres sont acquittés. Des peines jugées trop clémentes par plusieurs syndicats de policiers. En Bourgogne, un rassemblement a été organisé ce mardi 20 avril devant le tribunal de grande instance de Dijon à 12h30. Une cinquantaine de policiers ont manifesté pour exprimer leur colère. 

"On se rend bien compte que cette violence extrême n’est pas condamnée à sa juste valeur" fustige Stéphane Karlin, sécrétaire régional d'Unsa Police, "Agresser un policer est devenu banal. Aujourd’hui, pour que ces bandes de voyous soient reconnues, il faut que le policier soit laissé pour mort au sol. C’est la réalité."

Les syndicats demandent donc aujourd'hui des sanctions adaptées par rapport aux circonstances. Selon eux, s'en prendre à un représentant del a race publique, "cela ne doit pas être traité comme une vulgaire agression dans la rue" souligne le représentant syndical.

Dans un contexte tendu entre la justice et la police, les réprésentants syndicaux ont accueilli les annonces d'Emmanuel Macron avec beaucoup de prudence et de réserve. 

Pour Stéphane Ragonneau, secrétaire régional du syndicat Alliance Police, on ne peut pas parler véritablement de créations de postes "car il va y avoir dans le laps de temps où ces gardiens de la paix vont arriver, des départs en retraite assez importants et des mutations vers d’autres lieux. Tout cela ne dira pas si, par exemple, à Chalon-sur-Saône, on aura 16 policiers supplémentaires par rapport aux effectifs d’aujourd’hui."

C'est une belle opération de comm du président de la République."

Stéphane Ragonneau, secrétaire régional du syndicat Alliance Police

Que ce soit Alliance police ou Unsa police, tous les syndicats regrettent également le manque de visibilité et d'informations concernant le type et la répartition des postes. "Il faut plus d’un an aujourd’hui pour former un élève gardien de la paix. On ne sait pas si ces postes seront pourvus par des élèves sortis d’écoles ou des mutations," déplore Stéphane Ragonneau. "On peut se satisfaire sur le titre, mais après on est assez réservé sur la manière de faire car pour l’instant on est au courant de rien du toutC’est une belle opération de comm du Président de la République."

Même son de cloche du côté du syndicat Unsa Police. Pour son sécrétaire régional, Stéphane Karlin, "le vrai problème de fond, c'est 'Où est-ce qu'on va piocher ces effectifs ?' Concrètement, un policier il faut le former. Ce que l’on souhaite, c’est d’avoir des policiers bien mieux formés que par le passé car aujourd’hui on se rend compte que le métier reste très compliqué. On l’a vu encore ces derniers jours."

En attendant d'avoir plus de précisions, ces annonces ne font donc pas l'unanimité aujourd'hui au sein de la profession.

 

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