Après avoir été menacé de disparition aux début d'années 2000, l'enseignement de l'allemand aurait de nouveau le vent en poupe. Le rectorat vient d'annoncer qu'il y aura 60% d'écoles en plus qui proposeront l'enseignement de l'allemand en Franche-Comté par rapport à l'année dernière.
L'une des mesures de la réforme du collège est la suppression des classes bilangues pour, à la place, proposer l'enseignement d'une deuxième langue dès la 5e et non la 4e comme l'année dernière. Seuls les enfants qui auront suivi des cours d'allemand au primaire devraient pouvoir continuer cette apprentissage en 6e dans des classes bilangues de continuité. Selon le recteur Jean-François Chanet, il y aura, à la rentrée, 57 classes bilangues de continuité dont 54 en Anglais-Allemand.
Mais, pour Nathalie Faivre, enseignante en Allemand et membre de l'intersyndicale pour la défense de l'Allemand, il s'agit d'"un affichage théorique. Dans la pratique, ces classes n'ouvriront que si il y a assez d'élèves, ce qui ne sera pas forcément le cas dans certains établissements". Toujours selon cette enseignante, seulement 3% des écoliers francs-comtois suivent des cours d'allemand. Il y a encore quelques années, il a été demandé à des enseignants germanophones d'arrêter d'enseigner l'allemand au profit de l'anglais mais il semblerait que cette politique soit révolue.
Pour cette rentrée, il y aura 60% d'écoles en plus qui proposeront l'enseignement de l'allemand en Franche-Comté par rapport à l'année dernière.
Pourquoi un tel revirement ?
Les recherches en pédagogie ont montré, selon le rectorat, que l'apprentissage précose d'une langue est préférable. Apprendre deux langues en même temps, serait donc plus efficace.Nathalie Faivre n'est pas aussi optimiste que le recteur. De nombreux confrères la contactent : leur nombre d'heures d'enseignement de l'allemand en collège diminue, ils vont travailler sur trois établissements avec des classes de niveau hétérogène. Signe révélateur d'un avenir incertain pour l'enseignement de cette langue : en France, selon Nathalie Faivre, 119 postes ouverts au CAPES en Allemand sont restés vacants.
Mais, le rectorat affiche sa volonté de promouvoir l'allemand auprès des élèves. Des partenariats avec les régions de la Brême et de la Rhénanie- Palatinat viennnent d'être réactivés en particulier pour favoriser cet enseignement dans les lycées professionnels surtout dans la filière bois. Une démarche pragmatique au regard du marché de l'emploi.