Grosse colère des salariés de l’entreprise SMRC (Ex-Reydel) dans le Territoire de Belfort qui emploie plus de 700 personnes. La direction supprime 20 minutes de pause par jour. Un mouvement de grève a été lancé, lundi 7 décembre, par l’intersyndicale, composée de la CGT, FO et CFE-CGC.
SMRC (Ex-Reydel) emploie 436 salariés et environ 300 intérimaires. Cet équipementier automobile travaille exclusivement en sous-traitance pour le groupe PSA. Il est réparti sur deux sites à Rougegoutte, près de Giromagny, dans le Territoire de Belfort. Un mouvement de grève a débuté lundi 7 décembre. Ce jeudi 10 décembre, il était suivi par une cinquantaine de personnes, selon les syndicats.
Les temps de pause écourtés
A l’occasion d’un Comité Social et Economique (CSE), la direction annoncé que, dorénavant, les salariés ne bénéficieraient plus du même temps de pause. Actuellement, 50 minutes sont réparties de la manière suivante : 30 minutes puis deux fois 10 minutes chaque jour. Les deux fois 10 minutes seraient supprimées.
Raison invoquée : faire des économies. La direction se justifie en expliquant que les mauvais résultats de cette année entraînent une baisse de chiffre d’affaires de 60 % au moins.
La direction sollicitée par France 3 Franche-Comté n’a pas souhaité s’exprimer.
« Les gens en ont marre… »
Si les grévistes défendent leurs temps de pause, ils craignent également que d’autres acquis soient supprimés dans les prochains mois. Christine Chevalier, salariée, dit sa colère : « Ils sont en train de supprimer tous les acquis qu’on avait depuis 30 ans. Ils commencent par les temps de pause, mais il y a plein de choses qui vont suivre. Il y a l’accord des 35 heures qu’ils ont dénoncé, le travail le samedi obligatoire, la diminution de 10% des heures le samedi justement… Les gens en ont marre. On ne revendique pas quelque chose mais on fait grève pour garder ce qu’on a ! » Selon les syndicats, les 15 jours de RTT seraient également remis en cause.
Nous sommes des euros sur pattes, nous ne sommes même plus des humains.
Autre témoignage, celui d’Aurélia Scyot : « Il y a 20 ans, la direction était humaine. Là, on a été racheté. Nous sommes des euros sur pattes, nous ne sommes même plus des humains. »
Pour les syndicats, d’autres solutions pour faire des économies existent, comme par exemple limiter les rebuts, c’est-à-dire les pièces défectueuses. Selon eux, la facture s’élèverait à 400.000 euros par mois. 400 000 euros : c’est justement selon eux, la somme que la direction souhaite économiser en supprimant les pauses, à l’année.
Reportage Mary Sohier et David Martin. avec Géraldine Faudot Déléguée syndicale FO à SMRC Aurélia Scyot Salariée SMRC Christine Chevalier Salariée SMRC