Altifort devait reprendre le site Wire Solution de Sainte-Colombe-sur-Seine au 1er janvier 2019. Le groupe ArcelorMittal a annoncé l'échec de la transaction et la recherche d'un nouveau repreneur le 23 janvier 2019.
La mauvaise nouvelle est tombée ce mercredi 23 janvier 2019 à Sainte-Colombe-sur-Seine.La tréfilerie Wire France, en vente depuis un an et demi, ne sera pas reprise par le groupe franco-belge Altifort en l'état actuel.
L'actuel propriétaire ArcelorMittal a annoncé unilatéralement l'échec des discussions qui avaient cours depuis septembre 2018.
Un porte-parole du groupe assure que "le processus de reprise du site de Sainte-Colombe et Commercy avait pourtant bien avancé.
Une filiale Altifort Wire avait été crée en octobre 2018.
En décembre, le transfert des salariés et du matériel avait commencé mais le groupe Altifort a posé de nouvelles conditions qui n'étaient pas prévues par le contrat.
La pérénnité des deux sites ne semblaient pas non plus assurée."
Dans ces conditions, le tranfert de contrôle n'ayant pa eu lieu, le groupe ArcelorMittal a repris possession du site.
ArcelorMittal va "recontacter les entreprises qui s'étaient montré intéressées en 2018 plutôt que de continuer à négocier avec Altifort."
Cette annonce semble avoir surpris les dirigeants d'Altifort qui affirment que, pour eux, "les négociations sont toujours en cours".
Sur place, les salariés sont "inquiets" et "très pessimistes" quant à l'avenir du site qui est menacé s'il ne trouve pas repreneur.
Des usines en vente depuis 2017
Le groupe ArcelorMittal avait décidé de vendre les tréfileries Wire France de Sainte-Colombe-sur-Seine (Côte d'or) et de Commercy (Meuse) au groupe Altifort.
Ces deux usines de fabrication de fils d’acier, déficitaires, étaient alors en vente depuis un an.
Le projet prévoyait la reprise de l'intégralité des 111 salariés dont 42 à Sainte-Colombe et 69 à Commercy, a indiqué son directeur général Bart Gruyaert.
Un investimment de 6 millions d'euros était même annoncé.
Dans le cas contraire, les sites étaient menacés de fermeture.
Que va-t-il se passer désormais alors que les sites vont à nouveau être mise en vente comme l'a annoncé ArcelorMittal ?
Qui est Altifort ?
Le groupe industriel français Altifort est un groupe de métallurgie et mécanique basé à Ham, dans la Somme.Ce groupe industriel international est présent aussi en Belgique et en Ukraine
Le groupe Altifort né il y a quatre ans, s'est développé rapidement.
Il a grandi par rachats successifs pour atteindre un effectif de 1 500 salariés, dont 1 370 en France.
Il appartient à deux personnes : Stanislas Vigier, son président et Bart Gruyaert, le directeur général.
Il est connu pour reprendre des sites industriels en difficulté.
En Bourgogne, il a d'ailleurs racheté l'usine Vallourec qui fabrique des tubes sans soudure à Cosne-sur-Loire, dans la Nièvre.
Des engagements non tenus
Altifort a également fait plusieurs propositions de reprise qu'il a finalement retirées mettant les entreprises concernées en difficulté.Première victime en Bourgogne : l'entreprise MFM technologies du Creusot.
Altifort avait fait une offre de reprise auprès du tribunal de Lyon pour l'entreprise NFM, anciennement Neyrpic Framatome Mécanique.
Cette société, qui produit des tunneliers, était placée en redressement judiciaire depuis le mois d’août 2018.
Détenue par le groupe chinois NHI, à son tour contrôlé par la municipalité de Shenyang.
Altifort, déjà engagé dans le projet de reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), avait finalement jeté l'éponge.
Le groupe allemand Mülhäuser, partenaire historique de NFM Technologies, seul candidat en lice a finalement repris l'entreprise.
La reprise du site Ascoval de Saint-Saulve dans le Nord était peut-être un trop gros morceau.
L'entreprise Altifort dégage à peine plus de revenus que sa cible : 200 millions d'euros prévus en 2018 contre 135 millions pour Ascoval.
Avec ses 281 salariés, le dossiers a été très suivi et a été validé de justesse par le tribunal du Nord le 19 décembre 2018.
Le groupe franco-belge s'est engagé à employer 140 personnes supplémentaires d'ici deux ans avec la construction d'un "train à fil", un outil de laminage des barres d'acier pour les transformer en "fil machine".