Santé : l'arrêté limitant l'épandage de pesticides mécontentent viticulteurs et défenseurs de l'environnement

Depuis le 1er janvier 2020, les viticulteurs ne doivent plus utiliser des produits phytosanitaires à moins de 10 mètres des habitations. En Saône-et-Loire, l'arrêté ministériel ne satisfait ni les viticulteurs ni les riverains. 

Les pesticides peuvent-ils encore être utilisés sans contestation dans la viticulture ?

Plusieurs études s'alarment des conséquences de l'usage de pesticides pour la santé des vicitulteurs et des riverains de parcelles de vignes.
Après plusieurs rencontres à l'automne entre les viticulteurs et les associations environnementales, le gouvernement a décidé de légiférer, sans réussir à contenter personne.
Dans l'arrêté du 1er janvier 2020, des zones de non-traitement aux pesticides (ZNT) sont mises en place de 5 à 10 mètres autour des habitations.

 
 

Cette mesure est mal vécue par les viticulteurs notamment ceux qui, comme Maxime Grevot, estiment prendre des précautions.
Depuis quatre ans, ce viticulteurs a signé une charte de bonne conduite et ne traite pas pendant les heures de classe.

Contestations

L'ensemble des professionnels du secteur (Chambres d'agriculture, fédérations paysannes et fabricants de produits phytosanitaires) ont contacté le Ministère de l'agriculture la semaine dernière pour demander le report de l'arrêté à 2021. 
Ils dénoncent un flou sur la définition des produits concernés par l'interdiction. Ils demandent aussi plus de temps pour informer les agriculteurs mais aussi les riverains.
 

Selon l'AFP, le nouveau président des chambres d'agriculture, Sébastien Windsor, a déclaré demander d'un moratoire d'application, "pour avoir une vision plus claire avec les organismes de recherche Anses et Inra, de tous les moyens modernes existants pour limiter les risques d'exposition"

Les syndicats agricoles devaient évoque le sujet avec le président de la République Emmanuel Macron ce mardi 11 février 2020.
 

Insuffisant

Les associations de protection de l'environnement, comme le collectif mâconnais Pesticide et Santé, ne sont plus guère satisfaites.
L'arrêté concerne uniquement les parcelles situées entre 5 et 10 mètres des habitations.
Seuls 0.3% des produits phytosanitaires utilisés dans la viticulture sont considérés comme très dangeureux et font l'objet d'une interdiction dans un rayon de 20m autour des maisons. 
Le glyphosate par exemple n'en fait pas partie.

Selon les défenseurs de l'environnement, la mesure est inutile puisque les pesticides se répandront par voie aérienne ou aquatique.
Cela ne règle pas le problème fondamental de toxicité de ces substances et de la nécessité de les utiliser.

En Bourgogne, cette interdiction pourrait pénaliser de nombreux viticulteurs, vu l'urbanisation et la taille réduite des parcelles.

Les professionnels espèrent négocier des dérogations via l'adoption de chartes d'engagement départementales entre agriculteurs et riverains sous l'égide des préfets, même si le climat de concertation qui s'instaurait depuis quelques années semble rompu.

 

Un reportage de Alexandre Baudrand, Romy Ho-A-Chuck et Noé Leduc

Intervenants :
  • Maxime Grevot, viticulteur à Péronne (71)
  • Marc Sangoy, viticulteur et président de la cave coopérative de Lugny
  • Marine Pasquier, collectif Mâconnais Pesticide et Santé
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