Saône-et-Loire : un jardin de découvertes sensorielles et gustatives au Domaine d’Alôsnys

Pour cette nouvelle page dédiée aux magnifiques jardins de Bourgogne-Franche-Comté, nous prenons la direction de l’éco-centre Alôsnys, un site de découvertes et de partages situé à Curgy en Saône-et-Loire, à deux pas du Morvan.

Notre guide du jour est Aurore Gay, créatrice du domaine avec son compagnon Bruno Masson.

L’ éco-centre Alôsnys est né il y a environ dix ans sur un terrain de 3,5 hectares où broutaient paisiblement les vaches ! Un lieu de bocage magnifique situé dans le bassin de vie de l'Autunois-Morvan.
Le domaine actuel est entièrement consacré au jardinage bio et à la permaculture.

L’idée au départ était de le faire pour nous-même, de bien se nourrir, de créer un lieu de bien-être.

Aurore


Le domaine s’organise sur plusieurs espaces dédiés aux légumes anciens, aux plantes médicinales et aromatiques ainsi qu'aux animaux.

Un jardin pédagogique pour tous

Afin de transmettre au mieux leur travail et leur sensibilité à l’environnement, Aurore et Bruno ont aménagé leur jardin pour que petits et grands découvrent la nature, ses trésors et apprennent à la respecter.
Une "chasse aux trésors" adaptée aux différentes tranches d’âges permet de visiter le jardin de façon très ludique. Tous peuvent ainsi découvrir et apprendre mille et une choses sur les plantes et les animaux.
Pour les gourmands, la visite peut se faire avec un panier sous le bras ! A chacun de glaner çà et là quelques courgettes, des groseilles, cassis, tomates… selon la saison.
"L’espace escargot" permet aux visiteurs de découvrir les sensations d’un parcours pieds-nus composé de cailloux, copeaux, laine, liège…

Un jardin dédié à la permaculture

Pascal et moi entrons dans le domaine par une charmante petite porte en bois qui ouvre sur une belle perspective avec la campagne environnante. On découvre le labyrinthe végétal en mandala qui offre de belles couleurs rouges et noires en cette période de production des cassis et des groseilles.
Dans cet espace se trouve également une collection de plantes aromatiques et médicinales.
Ces plantes sont cultivées sur des buttes recouvertes de toile de jute. Ce matériau permet de stopper l’invasion des herbes indésirables et garde l’humidité à l’intérieur des buttes.

Aurore et Bruno ont testé de nombreux types de paillage depuis leur installation : différentes sortes de paille, des broyats, des paillages artificiels…

C’est bien d’utiliser différents types de paillages selon les endroits, selon les plantes… il n’y a pas un type de paillage mieux que les autres.

Aurore

La permaculture, c’est surtout une histoire d’expérience sur le terrain nous explique Aurore.
Par exemple, pour éviter que les limaces ne détruisent leur production, Aurore et Bruno… les nourrissent !
" Au début on avait un paillage de 5 000 m2, on ramassait 2 seaux de 10 litres de limaces tous les soirs, c’était l’horreur, la paille les attirait !"
Aujourd’hui, ils les nourrissent avec un mélange de céréales concassées et depuis, les gastéropodes se sont détournés des salades et autres délices du jardin.

Pour lutter contre ces "invasifs", le couple travaille également avec les animaux sauvages et domestiques, notamment les canards qui passent six mois dans le jardin à l’affût des limaces.
Dans le verger conservatoire, ce sont des poules de races anciennes qui œuvrent à la destruction du carpocapse, un insecte qui attaque les prunes, les pommes… En mangeant les premières pommes qui tombent et qui portent le ver de l’insecte, elles évitent que celui-ci ne se développe. 

La poule c’est l’emblème de la permaculture !

Aurore

Les tomates, la passion d’Aurore

Sur le domaine, Aurore et Bruno cultivent 600 pieds de 250 variétés de tomates anciennes, de toutes formes et de toutes couleurs.
Il n’y a aucun traitement dans ce jardin, même pas de purin d’orties ou de bouillie bordelaise.
Les tomates sont issues de leurs propres graines, adaptées au terrain et au climat : nos tomates sont beaucoup plus résistantes, on n’a plus de maladies…
Ces variétés anciennes possèdent déjà les clés pour se défendre. Intervient ensuite la technique de culture. Dans le jardin, les tomates ne sont pas arrosées si ce n’est au moment de la plantation. Le fait de pousser sans eau les rend plus goûteuses. 
En bout de buttes de tomates, ils ont installés des fleurs pour la pollinisation, la beauté et le côté comestible des fleurs et parce qu’on aime ça ! dit-elle en souriant.

Dans les serres, les pieds de tomates se développent à même le sol paillé. Elles ne sont pas taillées non plus (suppression des gourmands) car c’est la porte ouverte aux maladies !

Les graines issues de leurs tomates sont disponibles à la vente sur place et sur leur site internet. Nous apprenons que pour récolter les graines de tomates, il y a une règle à respecter : il faut laisser une distance d’au moins 2 mètres entre chaque pied afin que les variétés ne se croisent pas entre elles.

Les fleurs comestibles, une découverte gustative

Dans le bas du jardin mandala se trouve un parterre de fleurs comestibles et pour certaines, médicinales. C’est une partie du projet "alimentation santé" piloté par Aurore :  l’idée est d’aider les gens à être autonomes pour leur santé et être un maximum dans la prévention.

Nous apprenons que de nombreuses plantes aromatiques possèdent une fleur qui se mange, comme la lavande par exemple. C’est à ce moment-là que notre balade « dégustation » commence !
Pascal et moi dégustons la feuille de bourrache qui a un goût d’huître beaucoup plus prononcé que la fleur.

Nous découvrons ensuite la perilla (appelée également shiso ou sésame sauvage) qui a un goût de réglisse, la mauve, une collection de moutardes…
Un peu plus loin s’étalent les capucines. Aurore nous fait goûter tout d’abord un morceau de pétale, puis nous retournons la fleur pour déguster son éperon gorgé de nectar (c’est très sucré !) puis nous croquons la fleur entière.
Au bout de quelques secondes un côté piquant qui ressemble un peu au radis noir envahit notre palais. La dégustation ne s’arrête pas là, les feuilles sont également comestibles. Aurore nous en tend une avec un petit sourire en attendant notre réaction… qui ne tarde pas : le côté piquant a décuplé !  La capucine était considérée comme le poivre au Moyen-Âge nous précise-t-elle.

Nous découvrons une autre belle plante comestible : l’ agastache. Notre guide du jour trouve cette plante très intéressante car elle en plus d’être mellifère elle possède des vertus aromatiques et médicinales. Son parfum de menthe est également très prononcé.

A propos de menthe, Aurore nous invite dans le chemin des menthes où une trentaine de variétés s’offrent à la dégustation. Et il y en a pour tous les goûts : menthe orange, menthe poivrée, menthe bergamote, menthe ananas… Elle nous incite à les frotter et/ou les goûter. Il existe environ 1 000 espèces différentes de menthes dans le monde nous indique-t-elle.
Ma préférence va vers la menthe chocolat qui a un goût très prononcé et ressemble énormément à un chocolat vendu en carré très fin dans le commerce aux périodes de Noël. Pascal s’essaye également à la dégustation de différentes variétés… et ne sait laquelle choisir !

Les animaux, des auxiliaires précieux dans le jardin

De nombreux animaux se trouvent dans des espaces dédiés sur tout le domaine. Ils contribuent à créer l’écosystème indispensable au jardin.
Des chèvres font office de tondeuse et de taille haies, les canards mangent les limaces, les chats évitent la prolifération des souris… Parmi ces animaux domestiques, Pascal et moi découvrons dans "l’espace escargot" les cages-tondeuses !
Ces cages, déplacées régulièrement, cachent des cochons d’Inde et des lapins. Elles disposent d’un grillage dans le fond afin que les rongeurs ne creusent pas de tunnel pour s’échapper. L’été, ils bénéficient toute la journée d’herbe fraîche et Aurore leur apporte un complément de céréales le matin et le soir. Nous trouvons ce procédé très astucieux pour les petites surfaces.

La nature sauvage est également très présente.
Dans les allées, l’herbe n’est pas fauchée afin d’accueillir la faune sauvage auxiliaire. Aurore tient à inculquer aux enfants (et aux adultes) qu’il ne faut pas systématiquement arracher l’herbe et les fleurs car c’est le supermarché des insectes.

Quand on passe dans les lavandes, je montre aux visiteurs les abeilles qui butinent le nectar et qui partent ensuite dans les ruches faire le miel… Là ils comprennent que les fleurs ont une utilité.

Aurore

Dans l’espace mandala, des pots en terre retournés sur des piquets nous intriguent. Dans ces pots se trouvent de la paille et des copeaux de bois constituant un habitat pour les perce-oreilles qui mangent les pucerons et les psylles.


De ces quelques heures passées en compagnie d’Aurore et de Bruno, Pascal et moi repartons avec de nombreuses informations liées à la permaculture grâce à la passion qu’ils mettent dans ce jardin. 
Nous vous conseillons fortement de faire la visite guidée car Aurore a un discours très adapté à des non-initiés comme nous et c’est avec plaisir que nous avons goûté ce domaine autant avec les yeux qu’avec le palais !

Les infos pratiques

Le site de l' éco-centre Alôsnys.
Visites libres et sans rendez-vous les mercredis et samedis du 15 avril au 30 septembre de 10h à 18h.
Tarifs : 3,50 euros par personne, 3 euros pour les enfants (gratuit pour les moins de 2 ans).
Visites guidées sur rendez-vous toute l'année (inscription par mail à  alosnys@gmail.com

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité