" 3 à 5 € les 100km " : la start-up Kevin Speed est-elle une alternative sérieuse à la SNCF ?

16 passages quotidiens, des tarifs allant de trois à cinq euros les 100km de trajet : après une communication fracassante, Kevin Speed a conclu un accord avec SNCF Réseau pour le lancement de son offre. Cette start-up, qui veut rejoindre Mâcon et Le Creusot (Saône-et-Loire), peut-elle être une alternative sérieuse aux TGV de la SNCF ?

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"Trois à cinq euros les 100km de trajet" : l'offre de la nouvelle start-up Kevin Speed est alléchante. Cette entreprise française veut s'implanter sur le marché des TGV. Fin février, elle vient de passer une nouvelle étape : elle a conclu un accord-cadre avec SNCF Réseau d'ici à 2028.

Pour une durée de dix ans, l'entreprise prévoit de circuler ses trains sur trois lignes, dont celle qui dessert Paris Gare de Lyon, Le Creusot-Montceau-Montchanin TGV (Saône-et-Loire), Mâcon-Loché TGV et Lyon Part Dieu.

La compagnie française, lancée par Laurent Fortune, serait la troisième à s'installer sur la ligne Paris-Lyon depuis l'ouverture à la concurrence en décembre 2020. La première, c'est la compagnie Trenitalia, une entreprise publique italienne. Elle a lancé ses premiers TGV sur la ligne Paris-Lyon-Milan en 2021. Aujourd'hui, elle réalise cinq allers-retours quotidiens entre les deux métropoles françaises.

L'opérateur espagnol Renfe a également pour objectif de s'installer sur cette ligne dans les années à venir.

Qu'est-ce qui serait proposée par Kevin Speed ?

"La grande vitesse pour tous, tous les jours." Un slogan aguicheur, mais derrière ces annonces, que se cache-t-il ? L'objectif serait de faire jusqu'à 16 allers-retours avec des TGV (300 km/h) sur les trois lignes utilisées par Kevin Speed.

Les prix, eux, seraient cassés : trois à cinq euros les 100km de trajet en heure creuse. Il vous en coûterait moins de 12 euros pour rejoindre Mâcon depuis la capitale, et deux euros de plus pour aller jusqu'au Creusot.

Ces prix sont alléchants, mais pour Cédric Journeau, le président de l'antenne Bourgogne-Franche-Comté de la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports (Fnaut), il faut tempèrer ces annonces. "Nous ne pouvons qu'être favorables à ces tarifs, mais on veut rester prudent et pragmatique", estime-t-il.

Les tarifs de péages sont visés par la Fnaut. Tous les opérateurs doivent s'acquitter de cette taxe. Pour les utilisateurs, elle pèse près de 40 % du billet total. "Les premières années, les opérateurs payent des péages moins élevés," explique Cédric Journeau. Trenitalia avait par exemple négocié une réduction de 37 % la première année.

Ils ont donc pu proposer des prix plus attractifs pour leurs clients. Pour autant Cédric Journeau ajoute que "ces tarifs ne durent que deux ou trois ans." Pour eux, il s'agit donc de marketing.

D'autres informations encore à déterminer

C'est tout ce qu'on sait sur le projet de Kevin Speed. Pour garder un produit low cost, la Fnaut pense que l'entreprise ne fournira pas "un produit comme ceux de Trenitalia." L'entreprise pourrait reprendre le modèle des avions du même style : des rangs de cinq sièges, moins de place pour les jambes et des bagages payants, ou absents.

Le temps d'arrêt en gare devrait également être réduit pour permettre de faire 16 allers-retours sur une ligne, et donc, de financer le prix des billets.

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De nombreux obstacles sont encore à surmonter. Kevin Speed doit commander 20 nouvelles rames produites par Alstom. Il doit également engager des conducteurs, des agents d'entretien, des contrôleurs... Une levée de fonds a donc été lancée pour obtenir un milliard d'euros d'ici l'été. Pour l'heure, elle aurait obtenu cinq millions d'euros.

Le modèle "low cost" demandé par les utilisateurs

Le chemin est encore long. En revanche, pour la Fnaut BFC, le modèle proposé par l'entreprise pourrait être attractif pour les utilisateurs. "L'avantage indéniable de ces trains serait qu'ils rentrent en concurrence avec les derniers bus Macron."

"Il faut de tout pour qu'un maximum de personnes décide de prendre la voie ferrée," ajoute Cédric Journeau. Dans toute la France, un autre opérateur est sur ce créneau : Ouigo, géré par la SNCF.

Plus globalement, la Fnaut accueille de manière positive l'ouverture à la concurrence. "Cela permet de faire progresser la SNCF. Quand il n'y en avait pas, elle avait tendance à fermer des dessertes ou à augmenter les prix unilatéralement."

D'autres acteurs ferroviaires, comme les syndicats de la SNCF, ne voient pas d'un bon œil cette ouverture à la concurrence. Ils estiment qu'elle pourrait entraîner une bataille sur les lignes les plus rentables, un oubli de celles qui le sont moins, ou une hausse des prix.

Contacté, Kevin Speed n'a pas répondu à nos sollicitations.

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