La préfecture de Saône-et-Loire a révélé début décembre les conclusions de son inspection dans l'élevage caprin Chevenet, à Saint-Maurice-de-Satonnay (Saône-et-Loire). L'entreprise avait été épinglée en octobre dernier pour maltraitance animale.
Que s'est-il vraiment passé au sein de l'élevage Chevenet, à Saint-Maurice-de-Satonnay ? Des cas avérés de maltraitance animale d'après L214 - qui révélait le 27 octobre dernier des images choquantes du fonctionnement de l'entreprise -, rien d'anormal selon cette-dernière. Mais pour la préfecture de Saône-et-Loire, qui a inspecté l'élevage le jour-même des révélations, si les animaux semblaient bien entretenus au moment du contrôle, des irrégularités ont malgré tout été relevées.
Quatre inspecteurs pour un contrôle complet du bien-être animal
Plusieurs aspects de l'exploitation ont été contrôlés par les quatre inspecteurs des services vétérinaires dépêchés sur place par la direction de la protection des populations (DDPP).
- le logement des animaux et l'ambiance, c'est-à-dire les protections contre les intempéries, l'accès à un parcours extérieur, les surfaces dont disposent les chèvres, la qualité de l'air et de la ventilation, la température, l'éclairage...
- les différents matériels et équipements de l'exploitant
- la conduite générale de l'élevage, c'est-à-dire les soins apportés aux animaux malades ou accidentés, l'alimentation et l'abreuvement... avec un intérêt tout particulier pour " les taux de mortalités au cours de l'année", précisent les services de l'État
- les connaissances et qualifications du personnel, ainsi que leur nombre
Alors que ressort-il de cette inspection ? D'après la préfecture, les "animaux étaient globalement en bon état d'entretien et sans stress apparent le jour du contrôle, avec des locaux aménagés et entretenus correctement".
Aucun manquement sur les prestations rendues par le personnel présent n'a été relevé.
La préfecture de Saône-et-Loire,après une inspection de l'élevage Chevenet en date du 27 octobre 2022
Quels dysfonctionnements ?
Pour autant, plusieurs "non-conformités", plus ou moins graves, ont été relevées par les inspecteurs. Ceux-ci ont notamment constaté l'absence d'une infirmerie, ce qui pose problème pour l'isolement et le suivi des animaux blessés ou malades, ainsi qu'un défaut "dans les soins à prodiguer" aux animaux en question.
Par ailleurs, les services de l'État ont observé des problèmes concernant l'abreuvement des boucs sur un site en particulier et ont alerté sur la nécessité de disposer "d'un personnel intérimaire compétent et d'assurer en interne leur formation et encadrement". Enfin, des barrières au sol "pouvant être sources de blessures", des écoulements de fumier sur le parcours extérieur de certains animaux et des pertes de boucle d'identification ont également été constatés.
Reste que ces inspections ne confirment pas de maltraitances animales, mettent en garde les autorités. "Les éléments disponibles ne permettent pas d'établir une corrélation entre le pic de mortalité élevé identifié au début du mois d'août (fréquent à cette période) avec d'éventuels manquements au titre de la protection et la santé animales."
L'exploitant sommé de corriger les irrégularités
Au terme du contrôle, l'élevage Chevenet a été mis en demeure pour parer aux dysfonctionnements observés. L'exploitation a transmis les réparations effectuées aux services de l'État le 24 novembre dernier, soit quatre jours avant la fin de la période impartie. Une nouvelle inspection, réalisée le 29 novembre, a permis de confirmer les actions menées par l'exploitant.
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"L'élevage fera l'objet de contrôles inopinés dans les prochains mois afin de s'assurer de la pérennité des améliorations apportées", précise toutefois la préfecture.