L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) n'est pas satisfaite des mesures de contrôle mises en oeuvre par Areva dans son usine du Creusot où des irrégularités dans le contrôle de la production ont été révélées.
Les mesures de contrôle mises en oeuvre par Areva dans son usine du Creusot "nécessitent d'être adaptées et complétées", a estimé l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans un rapport d'inspection du site, où des irrégularités dans le contrôle de la production ont été révélées en 2016.
Les améliorations attendues n'ont pas été réalisées
"Les inspecteurs considèrent qu'un certain nombre de sujets nécessitent d'être adaptés et complétés", écrit le directeur adjoint de l'ASN, Julien Collet, au président d'Areva NP, Philippe Knoche, dans un courrier daté du 31 janvier dernier.L'inspection de l'usine du Creusot (Saône-et-Loire), menée entre le 28 novembre et le 2 décembre, "a fait l'objet de 18 demandes d'actions correctives et de 14 demandes de compléments", assorties d'un délai de réponse de deux mois. La liste des améliorations attendues inclut notamment "la complétude des analyses des causes" qui ont abouti à la "non-détection des irrégularités". Or cette démarche "n'a pas été réalisée à ce jour".
La nouvelle politique de contrôle qualité d'Areva ne satisfait pas l'ASN
Par ailleurs, le plan d'actions lancé par Areva pour améliorer la qualité de sa production "a entraîné une modification en profondeur de l'organisation et du système qualité de l'usine", au point que ces changements "présentent des risques qui peuvent impacter la qualité des pièces produites".Le spécialiste du nucléaire avait commandé en avril 2015 un audit externe des processus de fabrication au Creusot, qui a mis au jour un an plus tard des "anomalies" dans les dossiers de suivi de pièces forgées, certaines s'apparentant à des falsifications. Mais les inspecteurs de l'ASN ont constaté "qu'à ce jour aucun contrôle spécifique n'est mis en oeuvre par Areva NP pour détecter" de nouvelles fraudes, alors que les premières "irrégularités" ont été identifiées en février 2016.
En outre, "le niveau de culture de sûreté nucléaire actuel" des personnels du Creusot "n'a pas été évalué et aucun critère d'évaluation n'a été défini".