Autiste Asperger, elle aide à surmonter les troubles du développement grâce à la médiation animale

Diagnostiquée autiste Asperger sur le tard, Chloé Di Ilio a ouvert en avril 2023 un cabinet de médiation animale à Saint-Marcel, en Saône-et-Loire. L'objectif : accompagner des enfants, adolescents et adultes qui présentent eux aussi des troubles neurodéveloppementaux.

Ils s'appellent Fred, Marcel, Edouard... sont poilus, ont quatre pattes, et accompagnent, chacun à leur façon, des personnes atteintes d'autisme, de troubles de l'attention ou encore de "Tocs" (troubles obsessionnels compulsifs). Cette technique, dite de "médiation animale", est utilisée depuis plus de six mois par Chloé Di Ilio, pour aider des jeunes et moins jeunes à apprendre à mieux vivre avec leurs troubles du développement.

À l'origine, pourtant, la jeune femme ne se destinait pas à cette activité. "J'ai fait des études de communication, une filière dans laquelle j'ai obtenu un master", explique-t-elle. Un "comble", avoue-t-elle, alors qu'elle s'est longtemps sentie "à part" et sujette à des difficultés de communication. Et pour cause : elle est elle-même autiste Asperger, un diagnostic qu'elle n'a obtenu qu'à... 29 ans.

"Je ressentais comme un manque"

Un an après l'obtention de son diplôme de communication, n'y trouvant pas son compte, elle décide de son réorienter. Elle choisit alors de se rapprocher de ses passions, "la médecine et les animaux". Elle trouve un poste d'assistante vétérinaire dans un cabinet à Chalon-sur-Saône, où elle finit par exercer huit années durant.

"Ça ne me convenait pas tout à fait, je ressentais comme un manque : un manque d'humain", précise-t-elle. "C'est à ce moment que j'ai rencontré celle qui allait devenir ma collaboratrice. Elle m'a aidée à me réorienter, et finalement j'ai décidé de me réorienter à nouveau." Un changement de parcours rendu possible par l'association "Handi'Chiens", où Chloé se forme à la médiation animale.

Et puis, le 2 avril dernier, elle ouvre son cabinet à Saint-Marcel, en Saône-et-Loire. Une date hautement symbolique, puisqu'il s'agit de la journée internationale de sensibilisation à l'autisme. Depuis, "tout se passe très bien ! Je ne pouvais pas espérer mieux, je suis comblée".

"Il y a un lien privilégié entre l'homme et l'animal"

Concrètement, celle qui "ne voulait absolument pas faire de calinothérapie et d'animation" effectue essentiellement des suivis individuels. Pour chaque patient, elle met en place différents objectifs : le développement du bien-être, de la confiance et de l'estime de soi, de l'autonomie, des liens avec les autres...

Des pratiques pour lesquelles la présence animale est éminemment importante. "Ils permettent de travailler beaucoup de choses avec les personnes qui viennent me voir", explique-t-elle. "En fonction de ce qu'on cherche à développer, on peut réaliser toutes sortes d'exercices. Il y a un lien privilégié entre l'homme et l'animal."