Huit mois après l’annonce de la fermeture du site, la production a été mise à l’arrêt ce vendredi 30 septembre. Sur la centaine de salariés restante, une quinzaine de volontaires doivent rester encore quelques semaines pour les opérations de rangement et de nettoyage, les autres attendent leur lettre de licenciement.
L’annonce de la fermeture du site en février dernier avait été un véritable coup de massue pour les salariés. Depuis ce vendredi 30 septembre, c’est désormais chose faite : la production de lactosérum s’est définitivement arrêtée à l’usine Eurosérum de Saint-Martin-Belle-Roche.
Autour d’un barbecue, de l’émotion et quelques pleurs pour clôturer une aventure collective. "Une bonne centaine" de salariés étaient présents, selon Olivier Legros, secrétaire du CSE central. "Même si la journée n’était pas forcément la bienvenue de la part de la direction, elle s’est bien passée."
Il y a huit mois, ils avaient appris la nouvelle lors d’un comité social et économique. Une annonce totalement inattendue pour les 119 salariés en CDI. "Dans l’incompréhension de la stratégie brutale de Sodiaal", réagissaient-ils dans un communiqué. "Les indicateurs du site présentés régulièrement n’ont jamais montré qu’une telle décision puisse tomber." De son côté, le groupe coopératif, poids lourd français du lait, avait justifié cette décision par "la dégradation du marché des ingrédients laitiers infantiles, en particulier les poudres de lactosérum déminéralisées" d’où la nécessité d’une "mise en œuvre rapide d’un plan de compétitivité".
Des volontaires présents sur site encore quelques semaines
Aujourd’hui encore, "la violence du choc est encore dans tous les esprits, témoigne Olivier Legros. Beaucoup de salariés sont encore dans le déni. Ils réaliseront lundi que c’est vraiment fini." Les lettres de licenciement devraient être envoyées dans les prochaines semaines. Parmi les 119 salariés, "une quinzaine ont déjà retrouvé une activité, les autres vont désormais se mettre en recherche active d’un nouveau travail" alors que des formations leur sont proposées. Selon le secrétaire du CSE central, très peu se sont positionnés sur des offres du groupe Sodiaal.
Dans l’usine, une quinzaine de volontaires vont réaliser des opérations de rangement et de nettoyage durant les deux prochains mois. Certains formeront les nouvelles recrues de Régilait, industriel présent sur le site qui reprend la production de lait concentré sucré. Quant à un éventuel rachat du site, trois repreneurs potentiels se seraient positionnés. Dans tous les cas, une période d’adaptation des locaux de 18 à 24 mois est indispensable avant le début d’une nouvelle activité industrielle.