170 prêtres, des 4 départements de Bourgogne, sont réunis depuis dimanche à Paray-le-Monial pour une session de formation. L'occasion de revenir avec eux sur le Synode sur la famille qui s'est achevé samedi dernier au Vatican et notamment sur l'article des divorcés remariés.
Pendant ces 3 jours de formation rythmés par des conférences et des groupes de travail à Paray-le-Monial en Saône-et-Loire, les 170 prêtres bourguignons ont surtout le rapport final du Synode des familles au moins dans les têtes mais aussi dans les thèmes abordés comme celui de la miséricorde.
Bien que le synode sur la famille est resté en-deçà des attentes mais représente une victoire de la ligne bienveillante du pape François, qui désire réintégrer dans l'Eglise, contre l'avis des rigoristes, toutes les personnes en situation irrégulière. Les ouvertures sur les divorcés remariés, qui doivent faire "pleinement" partie de l'Eglise, contrastent cependant avec une fermeture sur les couples homosexuels, en raison en particulier de la ferme opposition des évêques africains.
Par rapport au document de travail illisible et pessimiste du début des travaux, la version finale est plus fluide et positive, et des mots nouveaux comme "tendresse" reviennent souvent, signe que le message du pape argentin a été compris. Le rapport a pourtant failli subir un désaveu magistral : le passage clé qui explore les voies d'un discernement au cas par cas pour certains divorcés remariés n'a obtenu que d'une voix la majorité requise des deux tiers.
Tout en paraissant "faire l'éloge" de la dernière mouture du document, ceux-ci espéraient que le quorum ne serait pas atteint. Au premier synode préparatoire sur la famille il y a un an, trois paragraphes - deux sur les divorcés remariés et un sur les homosexuels n'avaient déjà pas obtenu la majorité des deux tiers.
La décision reviendra au pape, qui doit se prononcer l'année prochaine dans un "document sur la famille". Les ultra-conservateurs, vaincus au synode et critiqués par le pape pour "leurs méthodes pas du tout bienveillantes", seront
sur leurs gardes. La grande déception des partisans de l'ouverture porte sur la question de l'homosexualité, quasiment absente du synode, le rapport final parlant de l'accompagnement des parents d'homosexuels et non des homosexuels eux-mêmes. Un recul, voulu par les conservateurs, par rapport au synode de 2014.
Voir le reportage de Fanny Borius et Gabriel Talon :
-Père Dominique Auduc Prêtre à Chalon-sur-Saône
-Père Arnaud Montoux Prêtre dans le diocèse de Sens-Auxerre
-Monseigneur Hervé Giraud Archevêque de Sens-Auxerre