Nathael a été retrouvé avec son père dans le Vaucluse dans le cadre du dispositif Alerte enlèvement, a annoncé le vice-procureur de Mâcon, Frédéric Jacques. Le père a été présenté à un juge au tribunal de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, lundi 22 août 2016.
L'enfant et son père, qui l'avait enlevé et n'avait pas de droit de garde, ont été retrouvés "au bord d'une rivière" près d'Avignon (Vaucluse), "dans le secteur de Bédarrides", "dans le secteur de Bédarrides" près du domicile du mis en cause, a précisé le magistrat lors d'une conférence de presse dans les locaux de la gendarmerie de Charnay-lès-Mâcon, en Saône-et-Loire.C'est grâce au signalement de témoins ayant aperçu le véhicule que les gendarmes ont pu procéder à l'interpellation du père puis à son placement en garde à vue pour "enlèvement et séquestration", à Avignon.
Le magistrat a souligné le rôle de l'alerte dans ce dénouement rapide.
L'enfant avait été enlevé dans la nuit de jeudi à vendredi à Romenay où il séjournait chez ses grands-parents pendant les vacances.
Selon la même source, son père avait placé des coussins dans son lit pour simuler la présence d'un corps avant de l'emmener en voiture en direction du Vaucluse où il habite.
Cet homme âgé de 58 ans, "sans emploi" et à "la situation instable", avait été condamné pour non-représentation d'enfant en 2014.
En mars dernier, la justice toulonnaise avait accordé temporairement à la mère l'exercice exclusif de l'autorité parentale, privant ainsi le père de son droit de garde et de visite. "Il le savait mais il a choisi la solution de force", a précisé le magistrat.
Depuis sa mise en place en 2006, c'est la 18e fois que ce dispositif est utilisé par les autorités judiciaires pour retrouver un enfant. Il a toujours été efficace jusqu'à présent
Reportage : Gabriel Talon et Murielle Rousselin – Montage : Xavier Brand
Intervenants : Françoise Mari, Mère de Nathael - Frédéric Jacques, Vice-procureur de la République de Mâcon.
L'alerte enlèvement a été lancée vendredi 19 août à 21H55 et la gendarmerie avait demandé dans la nuit de vendredi à samedi la prolongation de la diffusion de l'alerte enlèvement "tout au long de la journée du samedi 20 août".Le dispositif "alerte enlèvement" prévoit une diffusion de l'alerte pendant trois heures minimum.
Selon la radio Europe 1, le père avait déjà enlevé son fils une première fois, il y a quelques années.
Déclenché 18 fois
Mis en place en France en février 2006, le plan "Alerte enlèvement" est un dispositif d'alerte massive lancé sous l'autorité du procureur de la République via une cinquantaine de canaux de diffusion (radio, télévision, sites internet, panneaux de gare et d'autoroutes, panneaux d'affichage urbain, réseaux de la SNCF ou de la RATP, 22.000 bornes de la Française des Jeux) pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant enlevé et de son ravisseur.
Les particuliers peuvent relayer l'alerte via Facebook et des applications des smartphones. Jusqu'à présent, ce dispositif s'est révélé efficace dans tous les cas en permettant de retrouver les enfants enlevés. Il est largement inspiré du plan "Amber Alert", créé au Texas en 1996, après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Amber Hagerman.
Il n'est cependant activé que si plusieurs critères sont réunis: il faut un enlèvement avéré et pas une simple disparition, la victime doit être mineure et son intégrité physique ou sa vie doivent être en danger; des éléments d'information doivent permettre de localiser l'enfant.
La dernière "Alerte enlèvement" remontait au 6 juillet à la suite de l'enlèvement d'une fillette de 4 ans à L'Isle-d'Abeau (Isère), retrouvée saine et sauve quelques minutes après le déclenchement de l'alerte.