Chalon dans la rue : un festival moins fréquenté, "mais au moins, c'est à taille humaine"

Les festivités se poursuivent à Chalon dans la rue, ce samedi 23 juillet. Mais ce qui est d'ordinaire la journée la plus fréquentée délivre un premier constat : les festivaliers semblent moins nombreux que lors des années pré-Covid.

Sur la place devant la gare de Chalon-sur-Saône, ce samedi 23 juillet, une scène et quelques spots sont les derniers vestiges de l'avant-dernière soirée de Chalon dans la rue. Ici, on croirait presque que le festival est déjà fini. Si les nuits sont animées, les matinées, elles, le sont beaucoup moins.

Au loin, on perçoit tout de même rires et applaudissements. Dans le Square Chabas, la fameuse "place des publics", des badauds se sont rassemblés autour d'une troupe de clowns. "Quand tout est de la merde, il ne reste qu'à en rire !", s'écrie l'une d'entre eux, provoquant l'hilarité générale. Mais malgré la centaine de personnes présente dans le parc, tous s'accordent à dire que le festival est de plus en plus déserté par le public.

Dans l'hypercentre de la ville, le constat est le même. Les rues sont éparses, là où, d'ordinaire, on ne peut pas circuler à cause de la densité de la foule. "Je ne pense pas qu'il y ait autant de monde que d'habitude", avance Cédric, un habitué de l'événement. Chalonnais, il a l'habitude de profiter des représentations au moins un jour dans la semaine. "C'est sympa de revoir un peu de monde dans les rues de Chalon... Mais non, pour moi il y a vraiment moins de monde."

Même sentiment pour Alexandre, festivalier depuis des années. "Chalon dans la rue, c'est un incontournable", sourit-il. Lui aussi évoque une édition moins fréquentée qu'auparavant... sans pour autant s'en désoler. "Au moins, on peut naviguer, c'est à taille humaine !"

Une chute dans la fréquentation qui engendre un important manque à gagner pour les commerçants. "En 2014, quand on a racheté ici, on faisait 50% de chiffre d'affaires en plus", indique un restaurateur qui souhaite rester anonyme. En temps normal, 60% de son chiffre annuel s'étale sur les mois de mai, juin, juillet et août, "soit un petit mois d'hiver en 4 jours", précise-t-il. "Chalon dans la rue, ça nous rajoutait environ 10%."

"Un festival de ce genre, c'est très important pour les recettes", ajoute Sophie, gérante d'un établissement place du Chatelet. "Cette année, les spectacles sont beaucoup moins concentrés dans le centre-ville, donc il y a moins de passage. On se dit tous qu'on travaille moins que les années précédentes."

Les commerces de bouche restent toutefois les moins touchés par la baisse de fréquentation. Accoudé à la devanture de la boutique de chaussures dont il est propriétaire, Jean-Luc témoigne un certain agacement envers le festival. "C'est une catastrophe", lance-t-il. "Il y a les festivaliers, et tous ceux qui gravitent autour, ceux qui n'ont aucun respect pour les commerçants. Ceux qui se mettent devant les vitrines avec les chiens, qui font la manche, qui volent dans les hypermarchés..."

On ne dit pas que ça ne devrait pas avoir lieu, au contraire, ça donne de la visibilité à la ville. Mais pour le commerce qui n'est pas de bouche, c'est : nul.

Jean-Luc, propriétaire d'une boutique de chaussures

Pour rappel, lors de l'édition précédente du festival, seuls 65 000 à 70 000 spectateurs avaient été dénombrés par les organisateurs. Soit environ un tiers des spectateurs habituels.

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