Depuis mercredi 20 juillet, les rues de Chalon-sur-Saône sont investies par des centaines d'artistes venus des quatre coins de la France. L'occasion pour les festivaliers de profiter de soirées ponctuées de représentations toujours plus impressionnantes.

Alors que le soleil décline sur Chalon, les rues se remplissent. Place Saint-Vincent, les venelles sont bondées, les terrasses combles. Devant la cathédrale, une batterie d'enceintes se met soudain à jouer le bande-son d'un film Superman. Et sans crier gare, un artiste grimpe sur un monocycle et commence à jongler avec des quilles enflammées. Pas de doute, le festival bat son plein.

Au loin, chants de guitares et de percussions résonnent. En s'enfonçant plus avant dans le centre-ville, on découvre des dizaines de passants qui s'arrêtent un instant pour profiter d'un petit concert improvisé. "C'est quoi ça là-bas ?", s'écrie une petite fille qui galope dans la foule et dont les parents semblent avoir toutes les peines du monde à la suivre. Il faut dire qu'au milieu d'autant de badauds captivés, se frayer un chemin n'est pas toujours chose aisée.

Plus loin, place Mathias, les voitures ont cédé leur place à des centaines et des centaines de festivaliers, voire plus d'un millier, venus assister à un spectacle du Cirque Rouages sur l'essence et le pétrole. Les curieux se sont rassemblés autour de la scène installée par la compagnie. En l'occurrence, une grue. Le début est prévu pour 21h30 et lorsque la troupe commence à jouer, le brouhaha ambient se mue en un calme tout relatif.

Au programme, une heure de représentation "circassienne, dansée et musicale, pour se confronter avec poésie et dérision à une réalité toute proche, celle de la fin de l'ère pétrolière". Un postulat que tout le monde n'aura pas apprécié, une retraitée nous avouant même, à la fin, ne pas avoir tout compris. Mais pour l'heure, convaincus ou non, tous semblent fascinés par la performance qui se déroule devant eux.

Une odeur de cigarettes et de sciure de bois entoure la foule. Dans certaines mains, des gobelets d'alcool et des cannettes de soda. Dans d'autres, un smartphone ou un appareil photo qui captent le spectacle. "Ça te plaît ?", demande une mère à sa fille. "Bof", répond celle-ci avec un haussement d'épaules.

Quelques habitants des immeubles environnants profitent de la soirée depuis leur balcon. Au cinquième étage d'une tour, un couple personnes âgées suit avec attention les acrobaties de la troupe sur la grue. Appuyés sur la rembarde, ils n'auront finalement pas bougé d'un pouce pendant toute la durée du spectacle.

D'autres n'ont pas réussi à rester attentifs aussi longtemps. "Personne n'a faim ?", demande Matéo à son groupe d'amis. "On va manger des frites ?" "Ouais, je suis sûr que c'est la fin en plus", approuve son camarade Gaëtan. Manqué, ce n'était pas encore terminé.

Soudain, une explosion. Un remous parcourt le public, surpris par l'effet pyrotechnique. Puis l'un des acteurs saute de la grue avec un élastique pour retenir sa chute. Nouveau frisson de surprise. "Ça me fait peur tout ça", avoue Mireille avec un léger sourire nerveux.

Le spectacle touche à sa fin. Impressionnés par le nombre de spectateurs, les artistes les remercient abondamment. "Et merci à tous ceux qui luttent pour un monde sans pétrole", lance un membre de la troupe. Mais déjà, la foule se disperse. Pas par manque d'intérêt, mais parce que des spectacles, à Chalon dans la rue, il en reste plein à voir.

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