Dans un communiqué publié ce vendredi 24 mars, le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret annonce avoir interdit la tenue en avril d'un "salon de la femme orientale" dans sa commune. Il le qualifie "d'événement communautariste".
Le maire LR de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) Gilles Platret a interdit ce vendredi 24 mars un "salon de la femme orientale et de l'artisanat", qui devait être organisé les 15 et 16 avril dans sa commune, le qualifiant "d'événement communautariste".
Gilles Platret, par le biais d'un communiqué, a considéré que l'expression "femme orientale" est une "contorsion linguistique pour désigner clairement la femme musulmane".
Selon le maire, celle-ci est "réduite" dans les prospectus distribués par les organisateurs à "son rôle 'de maîtresse de maison, de femme au foyer et de femme responsable de l'éducation de ses enfants dans la transmission d'un savoir-faire traditionnel'".
Ce salon "foule aux pieds la mixité et promeut une vision de la femme qui l'installe dans un enfermement domestique inacceptable dans la République française", d'autant que "la première journée de cette manifestation est annoncée comme exclusivement réservée aux femmes, aux filles et aux garçons de moins de 10 ans !", a-t-il ajouté.
Les organisateurs se défendent
"Nous sommes tristes de cette décision", confie Zohra Madaoui, l'une des organisatrices, jointe par France 3 Bourgogne. "Nous voulions tout simplement par cet événement faire découvrir les traditions culturelles de la femme orientale avec des tenues, accessoires et pâtisseries. Ça se termine en parlant de l'islam et du communautarisme"."Le maire en fait un prêtexte pour se mettre en avant", déplore-t-elle.
"Nous sommes de confession musulmane, mais on ne fait pas de politique. (...) Ce devait être un salon culturel : en France il y a des Bretons, des Corses, qui ont aussi des tenues et des langues traditionnelles", a ajouté Camil Sari, son père, lui aussi membre de l'association Aspect organisatrice de l'événement.
Le maire de Chalon-sur-Saône avait créé une polémique en 2015 en supprimant le menu de substitution au porc dans les cantines scolaires de la commune.