Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, a décidé de "saisir le Premier ministre" pour se "plaindre de l’attitude" du préfet de Saône-et-Loire qui lui a "raccroché au nez". Au centre de la polémique : la sécurisation du festival Chalon dans la Rue.
Pourquoi le maire de Chalon-sur-Saône est-il en colère ?
"L’État se désengage d’une façon inacceptable de la sécurisation du festival Chalon dans la Rue", estime Gilles Platret, maire LR de Chalon-sur-Saône. Ce festival des arts de la rue, qui a lieu tous les ans, attire environ 250 000 visiteurs. La 31e édition de Chalon dans la rue a lieu du jeudi 19 au lundi 23 juillet 2018.
"Il y a trois semaines, nous avons commencé par avoir la désagréable surprise d’apprendre que l’État voulait monnayer la mise à notre disposition d’une demi-compagnie de CRS. Il est déjà inadmissible que l’État assure sa mission régalienne de sécurité en la tarifant. Ceci aurait coûté 30.000 € pour 35 effectifs de CRS du vendredi au dimanche soir seulement. Contraints et forcés, nous avions, dans l’intérêt du public, accepté d’être rançonnés.
Or, en début de semaine, nous apprenions que cette demi-compagnie de CRS ne viendrait finalement pas sur Chalon !
Et ce matin, nous sommes informés de la même façon que les renforts départementaux de Police nationale alloués à la sécurisation du festival se réduiront à... deux effectifs le samedi soir seulement !", explique Gilles Platret.
Que lui répond le préfet de Saône-et-Loire ?
De son côté, Jérôme Gutton, préfet de Saône-et-Loire, déclare que "les services de l'Etat se mobilisent fortement". "Chaque jour, plus de 60 policiers participent à la sécurisation" du festival et "la gendarmerie est en capacité d'apporter à tout moment et sans délai son appui", dit le représentant de l’Etat.
Le préfet ajoute que les forces de sécurité nationale ont d'autres engagements dans le département, comme la venue vendredi 20 juillet du champion du monde de football Antoine Griezmann à Mâcon, sa ville natale.
Il rappelle enfin que le festival Chalon dans la rue bénéficie d'une "aide exceptionnelle de 43 000 euros" pour financer des agents de sécurité privée.
La discussion entre le maire de Chalon-sur-Saône et le préfet de Saône-et-Loire s’est envenimée.
Leur dernière conversation téléphonique, qui a eu lieu mercredi 18 juillet, a visiblement été très houleuse.
Le maire de Chalon estime qu’il lui est désormais "impossible de travailler en confiance avec le représentant de l’Etat en Saône-et-Loire".