Le personnel de l'hôpital de Chalon-sur-Saône était une nouvelle fois réuni en assemblée générale ce jeudi pour discuter du plan d'économies de l'établissement. Cette fois-ci, le directeur de l'Agence régionale de santé a assisté à la réunion, qui s'est achevée sans réponse concrète.
À 14h30 ce jeudi 3 janvier 2019, une grande partie du personnel de l'hôpital de Chalon-sur-Saône a convergé vers la cafétéria de l'établissement. Dans la salle, au moins 400 personnes parmi le personnel médical et non-médical venues rencontrer le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) dont la venue était souhaitée depuis plus de six mois après l'annonce d'un plan d'économie.
Le maire de Chalon, qui est aussi président du conseil de surveillance de l'hôpital, affirme que le personnel est d'accord pour un plan d'économie, mais pas à n'importe quelle condition. "La limite à ne pas dépasser, c'est qu'on ne dégrade pas ni le service public rendu aux patients, ni les conditions de travail et donc la vie des agents du service public", dit Gilles Platret lors de l'assemblée générale.
Pendant deux heures, ils sont plusieurs dizaines à prendre la parole pour exprimer leur colère face à un plan d'économies qu'ils ont rejeté en avril dernier pour la première fois de la vie de l'hôpital. Il doit pourtant être appliqué dès lundi 7 janvier, au désarroi du personnel. Les infirmiers anesthésistes, dont le bloc opératoire est en grève illimitée depuis plusieurs jours, annoncent alors vouloir durcir le mouvement avant de quitter la salle.
L'AG accouche d'une souris
Une colère froide vient ensuite de Arnaud Dellinger, ancien président démissionnaire du comité médical de l'établissement, interpellé par le directeur de l'ARS. "J'appelle au contraire à une prophétie de bonheur. Je souhaite que cette coopération aboutisse. Mais pour aboutir, elle doit sortir de l'hypocrisie qui règne", indique-t-il.Venu sans solution, le directeur de l'ARS est parfois hué par le personnel qui appelle même à la démission de la directrice de l'hôpital. L'ARS campe elle sur ses positions. "L'idée n'est certainement pas de sortir le rabot pour raboter jusqu'à éliminer ce déficit qui certes est une menace pour cet établissement, explique Pierre Pribile. L'idée est vraiment de trouver des réponses structurelles au cœur de l'organisation de l'établissement. Et ça ne se fait pas en 24 heures. Ça ne descend pas de l'ARS, ce sont des clés qui se trouvent au sein de l'hôpital, au sein de chaque service."
Finalement, cette assemblée générale tant attendue aura accouché d'une souris. Aucune solution concrète n'a été proposée par l'ARS à un personnel de l'hôpital en souffrance et qui promet déjà des nouvelles actions dans les prochains jours.