Nicolas M. a comparu ce lundi 8 janvier au tribunal de Chalon-sur-Saône, dans l'affaire des multiples incendies qui ont sinistré les fermes de Simandre, petite ville de la Bresse en Saône-et-Loire, entre juin et novembre 2023. Mais le procès a été renvoyé à fin février.
La salle du tribunal de Chalon-sur-Saône est bondée, ce lundi 8 janvier. Agriculteurs victimes, pompiers, famille, habitants et élus de Simandre sont présents. Environ 70 personnes sur les bancs, et dans le box, un homme : Nicolas M., 37 ans. Il est mis en cause dans sept incendies volontaires qui ont ravagé les cinq exploitations agricoles de Simandre, en Saône-et-Loire.
Renvoyé à fin février
Mais les victimes, tout comme le prévenu, devront attendre. L'avocate de Nicolas M., maître Elise Andali, a demandé un renvoi. "J'ai été désignée le 4 janvier et je n'ai reçu le dossier que le vendredi après-midi, ce qui m'a laissé moins de 72 heures pour préparer la défense de mon client", argumente-t-elle.
Les avocats des parties civiles ne s'opposent pas à cette demande de renvoi, qui permettra de clarifier davantage d'éléments pour l'audience à venir. La procureure, Aline Saenz-Cobo, suit ces avis. Après une très courte délibération, le président annonce que l'audience est reportée au 29 février, à 14 heures.
Un prévenu divorcé et surendetté
Durant cette brève audience, Nicolas M. est apparu dans le box en pull bleu, lunettes, barbe et cheveux courts, l'air soucieux. Il est en détention depuis le 10 novembre 2023, au lendemain de son arrestation par les gendarmes de la compagnie de Louhans.
Avant de prononcer le renvoi, le président a rappelé quelques élements sur la vie du mis en cause, mettant en lumière une situation difficile. Un casier judiciaire vide, mais des difficultés familiales et financières. Les deux parents de Nicolas M. sont décédés, en 2009 et 2015. En 2016, il se sépare de sa compagne, le divorce est prononcé peu après. Il doit verser une pension alimentaire pour sa fille, et bénéficie d'un droit de visite. Le prévenu a vendu sa maison, mais cela n'a pas été suffisant pour éponger ses dettes : durant sa détention, il a monté un dossier de surendettement auprès de la banque.
L'expertise médicale et psychologique a démontré que Nicolas M. ne souffrait pas d'altération du discernement, mais qu'il existait "une pathologie de pyromanie et d'alcool", note le président. Avant le renvoi, Nicolas M. fait une courte déclaration :
"J'ai reconnu les faits le jour où on m'a arrêté. Je tenais aussi à m'excuser auprès des victimes. Maintenant, le mal est fait, mais je tenais à m'excuser. Ce que j'ai fait n'est pas pardonnable."
Nicolas M.mis en cause
Questionné sur ses conditions de détention, Nicolas M. explique, un peu hésitant : "Ca se passe... C'est la prison, hein. Ça va." Puis : "C'est un choc." En détention, il est suivi psychologiquement.
Lors de la prochaine audience, le tribunal devra aussi se prononcer sur trois autres incendies que le SDIS (les pompiers de Saône-et-Loire) ont recensé comme "suspects", mais que Nicolas M. n'a pas reconnu : deux incendies qui ont touché le local d'une association maraîchère les 16 et 17 octobre 2023, et l'incendie d'un tracteur le 24 octobre.