Nicéphore Nièpce fait toujours des émules. A Chalon sur Saone, un jeune photographe marche dans les traces de l'inventeur de la photographie. Il réalise des clichés saisissants avec une technique vieille de 170 ans.
Enzo Lucia a 25 ans. Il est passionné de "collodion humide". Un terme qui ne dit peut-être pas grand chose aux jeunes générations. Le collodion humide est un procédé photographique remontant à la moitié du 19ème siècle. Une technique qui consiste à réaliser des tirages photos sur des plaques de verre ou des plaques de métal.
C'est à Chalon-sur-Saône - berceau de Nicéphore Nièpce et donc de la photographie - que le jeune homme a décidé d'installer son studio. Un studio aux allures vintage, où le photographe - armé de son appareil photo à soufflet - tire le portrait de ses clients comme on pouvait le faire à la fin du 19ème siècle.
Un procédé hors-du-temps et magique
Après avoir demandé au client de prendre la pose - sans bouger - durant trois minutes, le temps de laisser réagir la couche de collodion avec les nitrates d'argents, la photo est prise. L'heure du tirage a sonné. Dans son très sombre labo, Enzo verse un produit qui fait apparaître l'image en négatif d'abord puis en positif : "c'est le moment magique, le moment où la personne voit le portrait, c'est quelque chose d'unique, la personne se voit sous un angle qu'elle n'avait jamais vu parce que ça va chercher des détails, les choses surtout des informations dans le regard des gens."
Pour Enzo, ce procédé vintage "apporte une valeur à la photographie, ce que l'on perd un peu de nos jours avec l'utilisation des smartphones", une valeur aussi du côté esthétique : "on voit quelque chose dans le regard, sur la peau, qu'aucun autre procédé photo peut aller chercher" affirme-t-il.
Pour découvrir le travail d'Enzo Lucia, le jeune homme dispose d'un site internet, mais aussi d'un compte instagram : @don_sixpack