Depuis la fin de la semaine dernière, les patients qui veulent se rendre aux urgences de l'hôpital de Chalon-sur-Saône doivent d'abord appeler le 15. Un dispositif de régulation afin de désengorger le service et de permettre aux professionnels de santé sur les urgences réelles.
Après l'hôpital de Mâcon, c'est au tour de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Depuis le vendredi 28 octobre dernier, l'établissement a mis en place un nouveau dispositif pour réguler l'accès aux urgences, car le service est régulièrement saturé. Pour accéder aux urgences tous les jours de 18h à minuit, il faut désormais composer le 15.
Le but du système de régulation : permettre aux professionnels de santé de se concentrer sur les personnes qui en ont réellement besoin et réduire le temps d’attente.
470 appels quotidiens
Ainsi, le patient doit adopter de nouveaux réflexes et appeler le 15 avant de se rendre aux urgences. Au téléphone, il reçoit un avis médical en fonction duquel il est orienté vers les services d’urgence ou vers un autre professionnel de santé. Les auxiliaires de régulation médicale qui traitent chaque cas reçoivent plus de 470 appels quotidiens. Des chiffres en hausse de 15 % par rapport à l’année dernière. Ils craignent d’être à leur tour débordés par la demande.
"Là ça devient compliqué. La problématique, c'est qu'on est toujours à personnel constant dans le service. Il va donc falloir trouver des solutions pour qu'on puisse répondre à cette augmentation", détaille Julie Pascal, auxiliaire de régulation médicale.
Chaque jour, 120 patients se rendent aux urgences de Chalon depuis le mois de septembre. On en comptait 90 il y a encore quelques années. Les délais d'attente explosent alors. Ce jeudi 3 novembre, une patiente âgée de 90 ans est ainsi présente dans le service depuis 20 heures. La régulation est donc une nécessité pour prendre en charge convenablement chaque patient.
48 000 passages aux urgences de Chalon en 2021
"L'objectif, c'est d'éduquer la population à savoir attendre 48 heures pour voir un médecin. Tout ne se règle pas à la minute", explique Hadrien Friedel, chef de service des urgences à l'hôpital de Chalon-sur-Saône. Eduquer donc, mais aussi soulager les personnels soignants qui sont en sous-effectif.
"On aimerait passer plus de temps avec les gens, les rassurer. C'est pour ça qu'on fait ce métier, on a envie d'être avec les gens. Mais des fois on n'a pas le temps. Ce n'est pas qu'on ne veut pas, mais c'est juste qu'on n'y arrive pas", justifie Aleksandra Szrejder, infirmière
L'année dernière, près de 48 000 passages aux urgences de Chalon ont été comptabilisés. Le dispositif de régulation mis en place depuis une semaine a été élaboré en concertation avec l'ARS et n'est pas définitif.
