Les 163 magasins de l'enseigne de chaussures San Marina fermeront définitivement leurs portes ce week-end. À Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), les clients sont venus nombreux, ce jeudi 16 février, pour soutenir les vendeuses.
La série noire se poursuit. Après la liquidation de Camaïeu en septembre dernier, c'est au tour des magasins San Marina de cesser leurs activités. Les 163 boutiques de l'enseigne spécialisée dans la vente de chaussures fermeront définitivement leurs portes ce week-end.
"Ça m'attriste beaucoup"
"C'est malheureux parce que c'est une marque intéressante avec de bons produits... J'espère pour eux que ça pourra s'arranger", confie Jean-François, un habitué du magasin de Chalon-sur-Saône, rencontré ce jeudi 16 février. "Ça m'attriste beaucoup. Ça me fait de la peine pour les vendeuses", témoigne, déconfite, une autre cliente. Pour soutenir les commerçantes, les clients viennent nombreux depuis quelques jours. "On a des larmes, de l'émotion de leur part", souligne Anne-Lise, l'une des vendeuses. "C'est très émouvant puisque c'est la fin d'une aventure."
Plus de 600 emplois menacés
En redressement judiciaire depuis six mois, l'enseigne sera très probablement placée en liquidation lundi prochain. Le tribunal de commerce de Marseille, ville dans laquelle est née l'entreprise en 1981, doit en effet rendre sa décision à cette date. Plus de 600 salariés pourraient perdre leur emploi.
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Alors, comment expliquer ce dénouement catastrophique pour la marque ? Pour Anne-Lise, pas de doute : "L'une des raisons, c'est le web. Ce n’est pas la faute du consommateur, car on lui propose une solution qui peut être confortable parfois. Mais quand vous avez une même enseigne qui veut jouer sur les deux supports, on appelle ça le cannibalisme dans le monde financier. Et le web appauvrit le physique."
Reste que le magasin de Chalon-sur-Saône pourrait bien survivre à l'effondrement de San Marina. Le commerce est en effet indépendant de l'entreprise - celle-ci n'est en effet que le fournisseur. L'objectif pour la boutique est donc, désormais, d'en trouver un autre. "Il y en a 1 001 qui nous intéressent", conclut Anne-Lise. "On n'a pas un temps énorme. Mais on va tout faire pour recréer un magasin."