"On a l'impression d'être oubliés", l'inquiétude des salariés des Galeries Lafayette à Belfort et Besançon

A Belfort et Besançon, des salariés des Galeries Lafayette ont débrayé ce mardi 14 février devant l'enseigne comme dans 22 autres villes en France. Ils s'inquiètent de l'avenir de leur emploi et dénoncent un manque de transparence sur la situation financière de leur maison mère, le groupe HPB propriétaire de Camaïeu, Go Sport et Gap France.

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C'est le magasin le plus imposant du centre-ville à Belfort (Territoire-de-Belfort) et pourtant la situation des Galeries Lafayette n'a jamais semblé aussi fragile aux yeux de ses salariés. Sur les 40 personnes employées par l'enseigne, plus d'une vingtaine ont débrayé ce mardi matin, répondant à l'appel de La CFDT, premier syndicat au sein du groupe Hermione Retail regroupant 22 magasins des Galeries Lafayette. 

"On n'imagine pas le centre-ville sans les Galeries Lafayettes"

Avec la reprise en 2018 par le groupe, le magasin les Galeries Lafayette devait connaître une seconde jeunesse. Or, depuis, les signaux de mauvaise santé économique se multiplient selon des salariés inquiets pour leur avenir.

"Nous sommes livrés habituellement tous les jeudis mais cela fait deux semaines que nous n'avons pas de livraisons, on voit bien que nos fournisseurs ne sont pas payés", déplore Stéphane Boulais, vendeur au rayon hommes depuis 24 ans. L'élu CFDT dénonce le manque d'entretien du bâtiment. 

Il pleut dans le magasin, nous sommes obligés d'installer des seaux d'eau un peu partout au rez-de-chaussée, on est inquiet, on veut alerter la population.

Stéphane Boulais, vendeur aux Galeries Lafayette Belfort et élu CFDT

D'autres salariées évoquent des "conditions de travail épouvantables" en raison de la vétusté du bâtiment. "Il fait très froid le matin, l'été on bosse à 33 degrés, le groupe avait promis de rénover, on a l'impression d'être oubliés". Le deuxième étage "est laissé à l'abandon" se désole Camille Walter, démonstratrice depuis 4 ans. Elle explique qu'on leur avait promis que l'enseigne Go Sport s'y installerait. "Cela nous a mis la puce à l'oreille", conclut-elle. Tous dénoncent un manque de transparence sur la situation financière de leur maison mère. 

La Ville de Belfort promet de racheter les murs en cas de vente

Dans la matinée, le maire LR de Belfort, Damien Meslot s'est rendu au chevet des salariés du magasin. L'élu assure avoir pris les devants. "Je comprends leur inquiétude, si cela se passe mal, en cas de vente, la Ville rachètera les murs dans l'objectif de conserver l'enseigne des Galeries Lafayette", a-t-il promis au micro de Catherine Schulbaum. Il ajoute prendre exemple sur la ville de Béziers où la mairie a racheté les murs et a placé un exploitant pour pérenniser l'activité du magasin.

L'inquiétude est la même du côté de Besançon où quelques uns des 75 salariés de Galeries Lafayette ont débrayé ce mardi matin. 

D'autres enseignes du groupe dans la tourmente

De son côté, la direction du groupe Hermione People and Brands (HPB), la structure qui possède depuis 2018 les célèbres Galeries Lafayette dans 22 villes de France, a indiqué à l'AFP qu'"aucun plan social ni fermeture de magasin n'est programmé chez Hermione Retail", ajoutant que "l'entreprise est saine, portée par une stratégie marketing qui a démontré sa pertinence" avec un chiffre d'affaires 2022 "en augmentation de +4,1%" et pour janvier 2023 un chiffre d'affaires "en augmentation de +9,8% par rapport à janvier 2022".

Les représentants du personnel d'Hermione Retail, société regroupant les Galeries Lafayette propriétés de Michel Ohayon, ont déjà exercé leur droit d'alerte en décembre afin d'obtenir des informations sur sa situation. D'autres enseignes détenues par M. Ohayon via Hermione People & Brands (HPB) - Camaïeu, Go Sport, Gap France - sont actuellement dans la tourmente.

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