"La justice couvre des faits graves" : les proches de Jérôme Laronze, agriculteur tué par un gendarme, veulent un procès

Ce samedi 20 mai, une centaine de personnes s'est rassemblée devant le palais de justice de Chalon-sur-Saône pour honorer la mémoire de Jérôme Laronze, agriculteur tué par un gendarme six ans plus tôt. La famille attend toujours un procès.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le jeudi 20 mai 2017, Jérôme Laronze, éleveur bovin à Trivy, près de Cluny (Saône-et-Loire) était abattu par un gendarme. Quelques jours plus tôt, cet agriculteur de 37 ans avait craqué après plusieurs contrôles et s'était enfui, alors que ses vaches allaient être saisies.

Recherché, il est retrouvé par les gendarmes à Sailly lors d'un contrôle. Il recevra trois balles, dont deux dans le dos, et deviendra pour ses collègues le symbole d'un acharnement administratif. 

Six ans plus tard, une centaine de personnes s'allonge sur les marches du tribunal de Chalon-sur-Saône en la mémoire de l'agriculteur décédé. Ils sont venus honorer la mémoire de Guillaume Laronze. "C'est important de montrer qu'on est toujours mobilisés. On cherche la vérité par rapport à cet assassinat injuste, et la justice est trop lente pour régler cette affaire. Jérôme était de l'âge de mon fils qui était agriculteur. Les complications au niveau de la législation, des démarches administratives… On comprend encore plus son attitude", explique une femme venue apporter son soutien.

"On veut la justice et la vérité"

Le voisin de la famille de la victime a également fait le déplacement. "C’est un sujet qui me tient à cœur. C’est pour soutenir la famille que je suis là et aussi parce que je suis maraîcher. Je me reconnais dans le combat que menait Jerôme face à une agro-industrie."

Certains s'affolent quant à la longueur de cette affaire. "On n'a pas obtenu ce qu’on demande, on veut la justice et la vérité pour lui. Six ans c’est déraisonnable, la justice couvre des faits graves."

Marie-Pierre Laronze, la soeur de la victime, continue de défendre la mémoire de son frère. Contre vents et marées. Contre l'oublie. Plus le temps passe, plus les preuves et les souvenirs disparaissent et s’affaissent. "Nous, on n’oublie pas parce qu’on a perdu un frère", assène-t-elle.

"Le temps qui passe joue contre nous"

Si cette affaire traîne autant, ce n'est pas un hasard selon Marie-Pierre Laronze. "Je pense que la justice a peur de se fâcher avec les services de gendarmerie, alors qu'ils s'entraident tous les jours. C’est pour ça qu’ils ont tant de difficulté à gérer ce dossier."

On fait tout pour que ce dossier reste au fond du placard.

Marie-Pierre Laronze

Sœur de Jérôme Laronze

Ce n'est pas pour autant une raison d'enterrer cette affaire selon la soeur de la victime. "Cela fait six ans, il n'y a toujours pas de procès. On attend la justice. Un homme est mort, on lui a tiré dans le dos. Un procès public est incontournable, il y a suffisamment d’éléments alors pourquoi attendre six ans ? Le temps qui passe joue contre nous." 

L'an dernier, une nouvelle juge d'instruction a été nommée et les gendarmes ont été à nouveau entendus. Un nouvel espoir pour la famille qui réclame un procès, le plus rapidement possible. 

  •  Avec Marie-Charlotte Duluc et Elodie Do Nascimiento Goncalves
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité