"Certes, on est en tension, mais on n'est pas dépassé ! ", à Chalon-sur-Saône, les soignants font face à l'épidémie

Depuis ce mardi 28 octobre, les opérations non urgentes sont suspendues dans les départements de Saône-et-Loire et du Jura. A Chalon-sur-Saône, les soignants de l'hôpital William Morey font face à l'afflux de patients atteints du Covid. Non sans inquiétude. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Depuis ce mardi 28 octobre, les opérations non urgentes sont déprogrammées à l’hôpital William Morey de Chalon-sur-Saône. L’annonce a été faite mardi soir par l’agence régionale de santé pour faire face à l’afflux de patients.  « Aujourd’hui, 57 patients atteints du Covid sont pris en charge sur le centre hospitalier de Chalon-sur-Saône. Il y avait 20 patients il y a une quinzaine de jours » constate Fabrice Cordier, directeur délégué du centre hospitalier.

Grace aux déprogrammations, 4 lits supplémentaires de surveillance continue au covid ont été activés. 4 autres devraient suivre. Les besoins sont croissants pour les patients qui déclarent des formes graves de la maladie. Au point d’engorger les services. Sur 18 patients pris en charge au service réanimation ce mercredi, 12 sont atteints du Covid.

Au service des urgences l’évolution est sensiblement la même. Le nombre de malades accueilli n’a pas explosé. Mais l’activité a changé explique Kévin Baumgarten, cadre de santé du service d'accueil des urgences. « Le profil des patients est différent. Les patients accueillis sont des patients âgés qui ont d'autre pathologies et, dans la plupart des cas, qui sont atteints de la Covid. Cela représente une charge de travail très importante pour l'équipe. »
 

13 décès en une journée

Autre inquiétude du côté du nombre d’appels reçus au centre 15, la régulation du Samu. « Chaque semaine, on a 20% d'appels en plus par rapport à la normale. L'hôpital connaît donc une hausse d'activité très importante. Cela engendre une tension, mais également un épuisement des équipes. »
 

"Cette évolution est extrêmement rapide et n'avait effectivement pas été anticipée avec une croissance aussi forte"

Fabrice Cordier, directeur délégué



Depuis une semaine, le nombre d’hospitalisations a grimpé en flèche en Saône et Loire. Multiplié par 2 en 9 jours avec 230 patients pris en charge dans le département. Plus inquiétant, lundi 27 octobre, 13 décès ont été enregistrés pour des patients atteints du coronavirus. Le chiffre le plus élevé dans le département depuis le début de l’épidémie.

De quoi submerger les hôpitaux ? Non affirme Fabrice Cordier. Le directeur délégué reconnait néanmoins avoir été surpris par la rapidité de l’épidémie. « Cette évolution est extrêmement rapide et n'avait effectivement pas été anticipée avec une croissance aussi forte (…). Mais cette mesure de déprogrammation nous permettra de pouvoir disposer de ressources complémentaires de façon à pouvoir faire face à l'augmentation du nombre de patients. »
 
 

Des personnels eux aussi malades du Covid

Du coté des personnels, l’état d’esprit est moins optimiste. Notamment sur le redéploiement des effectifs. « Il y a une grande crainte des professionnels de repartir comme sur la première vague, explique Rachid Digoy, président du collectif inter-bloc à Chalon. On est pas du tout formé à la réanimation. Ce sont des services très spécifiques. C’est très compliqué pour nous de passer d’un service à l’autre. »

Selon cet infirmier au bloc opératoire, l’inquiétude est renforcée par le nombre croissant de soignants malades et testés positifs au Covid. Ils seraient actuellement une dizaine sur 80 personnels. "C'est assez inquiétant puisque l'on sait que l'on est assez light en matière de personnel. On vit au jour le jour" conclut Rachid Digoy.

« Les équipes sont anxieuses puisqu'on ne sait pas combien de temps cela va durer, reconnait Kevin Baumgarten, cadre de santé. Ce sont des prises en charge qui restent malgré tout nouvelles. Cela engendre du stress et de l'incertitude. Mais les équipes sont présentes, c'est notre travail, on sera toujours là. Certes, on est en tension, mais on n'est pas dépassé !"


 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information