Alors que la Journée Nationale des Aidants est organisée ce vendredi 6 octobre, nous sommes allés à la rencontre d'une accompagnatrice d'enfants en situation de handicap à l'école. Elle nous raconte sa mission, ses difficultés mais aussi sa vie de mère de deux jeunes adultes souffrant d'autisme.
C’est une mission qui nécessite de la patience et une pédagogie de tous les instants. Ce vendredi 6 octobre, les personnes qui accompagnent les enfants autistes ou souffrants de handicap seront mises à l’honneur à travers la Journée Nationale des Aidants.
Raymonde Phémius vit à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Elle a deux enfants atteints de troubles liés à l’autisme. S’ils sont autonomes et âgés d’une vingtaine d’années, ils ont toujours besoin d’aide, pour des gestes quotidiens. Ce matin, elle leur explique comment faire un café. Pour faciliter la vie de ses deux garçons, Raymonde a écrit sur un tableau chaque étape à suivre pour utiliser une cafetière.
Accompagnatrice d'enfants en situation de handicap depuis 11 ans
"Il ne faut pas leur donner trop d’informations d’un coup, parce qu’ils ne les retiennent pas. En décortiquant, ils lisent les étapes et ensuite ça se fait tout seul", confie-t-elle sous le regard approbateur de ses fils. "Maintenant que j’ai pris l’habitude de lire, c’est devenu automatique", approuve d’ailleurs l’un d’entre eux.
Le dévouement de Raymonde ne se limite pas à sa famille. Depuis 11 ans, elle accompagne d’autres enfants en situation de handicap à l’école. Sa mission : aider à comprendre ce que demande l’instituteur, car l’enfant ne saisit pas toujours les consignes.
"On lui réexplique d’une autre façon. Il faut le faire plusieurs fois, le temps qu’il comprenne. Et il faut trouver des méthodes pour l’aider à suivre, à lire sans qu’il se trompe de ligne, à pallier tous ses dérèglements par rapport aux autres élèves", confesse-t-elle au micro d'Alexandre Baudrand.
Même si son expérience personnelle sert parfois, il faut tout le temps s’adapter afin de mieux décrypter les sentiments de l'élève. "Les enfants, il y en a qui sont très compliqués, il y en a d’autres pas… Chaque enfant est unique. Quel que soit leur problème, ils sont uniques. Et du coup, on doit modifier notre façon de faire par rapport à chaque enfant", raconte l'AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) qui s'occupe de différents enfants, répartis sur plusieurs écoles différentes.
Ça demande un gros effort psychique parce que ça fatigue énormément. Même à l’école, c’est le psychique qui travaille, ce n’est pas le physique. Et c’est vrai que par moments, on est dépassé et on est fatigué.
Raymonde Phémius, AESH
Alors pour faciliter la vie des aidants, le collectif Soleil Bleu organisait ce mercredi 4 octobre une réunion d’échange entre particuliers et professionnels. Le but de ces journées d’échange, tisser un réseau entre personnes aidantes et permettre à chacun de se connaître.
"Je trouve que l’on vit dans un monde qui se désincarne de plus en plus et je trouve que rien ne vaut l’humain. Le fait de connaître bien les gens permet de faire beaucoup de choses", estime Dominique Copreaue, membre du collectif Soleil Bleu.
Présents lors de cette journée de rencontre, des psychologues. Les aidants peuvent y partager leur quotidien et leurs difficultés. "Nous, on est là, et surtout les psychologues, pour proposer de l’écoute, une orientation, des conseils et des informations sur tout ce qui existe sur le territoire pour les aider dans les démarches et aussi du soutien psychologique", détaille Lucille Wicker, psychologue pour le Réseau des Aidants dans le nord de la Saône-et-Loire.
Une première initiative qui en annonce d’autres. En France, on estime le nombre d’aidants à 11 millions. Près de la moitié de ces personnes accompagnant un malade ou une personne handicapée ignorent les dispositifs d’aides qui existent.