Des professeurs et accompagnants d'élèves en situation de handicap au collège Robert Doisneau de Chalon-sur-Saône se mobilisent ce vendredi 15 décembre. Ils dénoncent, entre autres, des violences verbales et physiques qui ont "atteint un point de non-retour".
"Les violences ont atteint un point de non-retour". Ce vendredi 15 décembre, le personnel du collège Robert Doisneau, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) est en grève. Ils se mobilisent, notamment, à cause d'un manque de moyens et de personnels. Et d'une augmentation, depuis un an et demi, des violences verbales et physiques.
"On est sur de la maltraitance institutionnelle. Nous voyons le système et nos conditions de travail se dégrader d'année en année. Cela se répercute sur la réussite scolaire de nos élèves," explique un membre du corps éducatif. Le taux de réussite du brevet sur trois ans du collège, 87 %, est inférieur d’un point à la moyenne nationale.
Des incidents graves
"Les violences sont presque devenues quotidiennes, que ce soit entre élèves ou avec des encadrants," estime ces professeurs mobilisés. Le climat au collège est délétère : un membre du personnel a été "tapé." "On risque également de se prendre des coups en séparant des bagarres." notent les membres de cette mobilisation.
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Un personnel du collège Robert Doisneau
Des saluts nazis ont également été aperçus par le corps éducatif, et des menaces de morts ont été entendues. Des incidents sérieux, dans un contexte ou, selon une enquête Cadre de vie et sécurité réalisée par l'INSEE, 12 % des personnels de l’éducation nationale déclarent être victimes chaque année de menaces ou d’insultes dans l’exercice de leur métier.
Ces attaques peuvent aller très loin. Pour rappel, le 13 octobre, Mohammed Mogouchkov a tué Dominique Bernard, un professeur de lettre du lycée d'Arras. Récemment, Ouest-France et France Bleu Armorique ont révélé qu'une collégienne de Rennes avait menacé sa professeure à l'aide d'un couteau.
Des sanctions insuffisantes
Les grévistes du collège Robert Doisneau assurent "qu'ils ne se mobilisent pas à la suite d'un incident grave. Ils se mobilisent pour prévenir, pour que ce type d'incident n'arrive pas." Selon eux, les sanctions prises contre les agresseurs ne suffisent pas pour endiguer cette tendance.
Ils demandent donc plus de moyens et de personnels. "Il nous faut bien plus de monde dans les couloirs, et une aide pour la CPE. Elle doit gérer des problèmes tous les jours, elle est débordée !" Les professeurs ont déposé un préavis de grève à la directrice académique des services de l’Éducation nationale (DASEN) de Saône-et-Loire il y a dix jours.
Mais, pour l'heure, aucune réponse ne leur a été donnée sur ces soucis d'insécurité, les classes surchargées et la dégradation des toilettes et des couloirs, qu'ils dénoncent également.
Contactée, la DASEN de Saône-et-Loire, Liliane Menissier, a précisé qu'une délégation du collège Robert Doisneau sera reçu la semaine prochaine.