Yves Lefevre, le secrétaire général du syndicat Unité-SGP Police FO était au Commissariat de Chalon-sur-Saône mercredi 6 juin 2018. Surchargés de travail, les fonctionnaires de police sont en souffrance. Une situation dramatique.
Un corps de métier en grande souffranceLe malaise persiste dans la police. Depuis des années la situation est tendue. Les policiers demandent un renforcement de leurs effectifs mais le commissariat de Chalon-sur-Saône fait partie des 174 circonscriptions de police qui ne bénéficieront d'aucun apport d'effectif en septembre prochain.
Pourtant dans ce commissariat l'effectif a fondu en quelques années avec 50 fonctionnaires de moins. Le secrétaire général du syndicat Unité-SGP Police FO,Yves Lefevre, se désole. La souffrance des policiers n'est pas entendue et ce n'est pourtant pas faute d'en parler. Le patron de ce syndicat dénonce depuis longtemps les conditions de travail de ses collègues. Beaucoup sont en rupture sociale et familiale parce qu'ils travaillent trop et au détriment de leur vie privée.
Yves Lefevre rappelle qu'il y a eu depuis le début de l'année 18 suicides dans les rangs des policiers. Et une soixantaine l'an dernier.
Chalon-sur-Saône, où notre équipe l'a rencontré, il résume brièvement l'état des lieux : "A l'investigation, les enquêteurs, les officiers de police judiciaire sont en souffrance. Il y a 300 dossiers en souffrance et donc des victimes en souffrance et des justiciables qui ne peuvent pas être sanctionnés par le fait de la surcharge de la procédure pénale".
La vacation forte remise en question
La vacation forte est une initiative du Syndicat Unité-SGP POlice FO. "Elle permet la resociabilisation du policier grâce à un rythme de travail plus équilibré : elle propose un week-end de travail sur deux au lieu d'un week-end de repos toutes les 6 semaines. Mais l'administration ne l'accepte pas", regrette Yves Lefevre. La vacation forte pourrait être supprimée à partir du 1er juillet 2019.
Enfin Yves Lefevre dénonce la politique du chiffre. "Il faut, dit-il, remettre de l'humain dans le débat".
Michel Gillot et Damien Boutillet l'ont rencontré devant le commissariat lors de son passage à Chalon-sur-Saône.