Après s'être produit au carnaval de Chalon-sur-Saône ce week-end, le groupe de militaires ukrainiens a quitté la ville ce lundi matin. Dans leurs bagages : de la nourriture, des médicaments et quelques gilets pare-balles. De quoi les aider à défendre leur pays en guerre.
Des regards graves mais déterminés. Après être venu jouer de la musique ce week-end, Olga, Viktoria, Bogdan et le reste de la fanfare militaire sont repartis en Ukraine, en car. Avec l'envie de retrouver leurs proches et la volonté de se battre pour leur patrie. Notamment grâce à l'aide humanitaire de la ville de Chalon-sur-Saône.
De l'eau, de la nourriture, des pansements et quelques gilets pare-balles
Ils étaient arrivés à Chalon-sur-Saône alors que la guerre en Ukraine n'avait pas encore commencé. Ce matin, face à l'urgence de la situation dans leur pays, la trentaine de membre de la fanfare militaire ukrainienne n'est pas repartie les mains vides. "On leur avait demandé de faire une liste de leurs besoins, hier dimanche" explique Gilles Platret, maire (Les Républicains) de Chalon-sur-Saône.
Dans la quarantaine de cartons chargés dans le bus du retour, on trouve de l'eau, des boîtes de conserves, des médicaments, des pansements, ou encore des seringues. Une aide humanitaire précieuse pour ces militaires, qui, de retour au pays, reprendront les armes. « Je ne m’attendais pas à recevoir autant d’aide. Je suis agréablement surpris. Un grand merci pour cela. Ça nous aidera beaucoup » lance spontanément le colonel Bogdan.
Je ne m’attendais pas à recevoir autant d’aide. Je suis agréablement surpris. Un grand merci pour cela. Ça nous aidera beaucoup
Colonel Bogdan
Pour les aider aussi, la mairie de Chalon-sur-Saône a soustrait quatre gilets pare-balles à la police municipale. Un équipement essentiel à ces militaires, qui, d'ici 3 jours, se battront sur leurs terres. "On leur a donné ce coup de main. Maintenant c’est eux qui vont devoir se confronter à l’ennemi. Ils auront un peu de matériel venant de France et de Chalon pour pouvoir résister et faire leur devoir de citoyen", conclut ému le maire de la ville.
"Vive l'Ukraine libre!"
Au sein de la fanfare, beaucoup d'hommes, certains ont à peine 20 ans. Et quelques femmes, dont Viktoria et Olga. Elles disent avoir laissé derrière elles famille et enfants. Et quand on leur demande si elles ont peur de rentrer en Ukraine, leur réponse est sans appel: "Je n'ai pas peur. Mes enfants sont là-bas, ce sont eux qui me donnent la force et le courage d'y retourner", clame Olga, déterminée.
Pour autant, ils ne savent pas vraiment ce qui les attend. Viktoria et les autres veulent croire au retour de la liberté : "J’ai peur quand je regarde les informations. Tout ce qui se passe là-bas m’effraie mais je fais confiance en l’armée ukrainienne. On veut y croire. On va se battre jusqu’au bout pour reprendre notre liberté".
Face à l'inconnu, le maire de Chalon-sur-Saône a demandé en retour de l'aide humanitaire, des nouvelles de la fanfare ukrainienne. Mais avant de partir, tous en chœur, la fanfare a scandé "Vive l'Ukraine libre!". Tel un cri d'espoir pour les jours et semaines à venir.