Championnat du monde de motonautisme à Mâcon : une aubaine pour la ville... et une controverse sur l'impact environnemental

La ville de Mâcon accueille pour la deuxième fois le championnat du monde F1 de motonautisme le week-end du 1er juillet. Souvent comparé à la Formule 1 sur terre, l'événement suscite la controverse quant à son impact environnemental. Pour les organisateurs, celui-ci est, au contraire, un atout pour la ville.

Des moteurs qui vrombissent. Des engins qui fendent l'air et l'eau à près de 250 km/h. Comme l'année dernière, la ville de Mâcon s'apprête à accueillir les championnats du monde de motonautisme, en ce premier week-end de juillet. Si cette compétition enchante la municipalité et beaucoup de ses administrés, certains s'inquiètent et alertent sur les répercussions environnementales qu'engendrent ce sport mécanique. Un collectif local dénonce l'hypocrisie des pouvoirs publics. 

À "contre-sens de l'histoire"

À l'image d'autres sports du même type, le motonautisme est par essence, polluant. À l'instar de la Formule 1 terrestre, le championnat du monde réunit pendant trois jours plusieurs pilotes professionnels venus des quatre coins du monde pour performer et naturellement essayer d'envoyer ces "petites bombes survitaminées" le plus loin et le plus haut possible. Le coût du ce spectacle aquatique représente 6000 litres de fioul qui seront déversés dans la Saône durant ce premier week-end des vacances estivales.

Pour les opposants au projet, organiser cette manifestation représente un non-sens absolu : "On nous demande de faire des efforts en faveur de l’environnement (économiser l’eau, l’électricité, prendre moins la voiture ou moins l’avion), et c’est indispensable. Mais dans le même temps, la ville de Mâcon accueille et subventionne avec nos impôts un Grand Prix mondial de motonautisme, et accorde ainsi à une poignée de privilégiés un permis de polluer gigantesque sur la Saône", écrit le collectif dans un communiqué.

La cinquantaine d'individus composant le collectif dénonce également la position de la ville sur cette question, arguant que d'autres refusent purement et simplement d'accueillir ces événements aujourd'hui. L'exemple le plus récent étant Rouen et l'interdiction des 24H motonautiques de la ville dès 2020.

Au delà de l'impact "direct" des épreuves, l'organisation en elle-même constitue un coût non négligeable en énergie. Lumières, préparation des courses ... La liste est longue. Mais elle n'entrave en rien la volonté du maire et des organisateurs. 

"Un prétexte pour critiquer le maire"

Pour Jean-Patrick Courtois (LR), ces critiques n'ont pas lieu d'être. Même s'il ne réfute pas les conséquences écologiques du championnat du monde, il estime que les participants contribuent aussi au combat pour le climat :"la fédération internationale se sert de l'argent récolté pour planter des arbres en le reversant à des associations".

Même son de cloche chez Jean-Philippe Auray, l'un des organisateurs de l'événement :"tous les candidats respectent une charte sur l'écologie. Chacune des équipes a une démarche écologique, dans sa préparation notamment". Pour illustrer ses propos, l'édile compare le championnat de ce week-end à d'autres sports plus médiatisés. Selon ce dernier, l'ensemble de l'exhibition sur les trois jours pollue moins qu'un match de football ou de rugby qui n'accueillerait pas plus de mille spectateurs. 

C'est un sport mécanique alors on sait qu'on pollue. Mais en même temps, on ne va pas retourner au char à bœufs

Jean-Philippe Auray, un des organisateur de l'événement

Pour eux, les revendications du collectif relèvent beaucoup plus d'une démarche contre le maire que de véritables préoccupations environnementales : "dès qu'on organise quelque chose, ça se passe comme ça. Si on les écoutait, on ne devrait rien faire du tout", explique celui qui dirige la ville depuis 2020. Là encore, Jean-Philippe Auray partage le même point de vue : "ce sont 40 à 50 personnes qui sont contre "Jean-Pat" (NDLR : Jean-Patrick Courtois, le maire de Mâcon). Elles font plus de la politique que de l'écologie".

Mâcon, terre des eaux du motonautisme 

Surtout, la course se trouve être une aubaine pour la préfecture de Saône-et-Loire. En 72 heures, c'est 14 à 20 000 personnes qui vont venir animer la vie des commerces mâconnais. Les hôtels sont déjà complets et les restaurants ont sorti leurs plus beaux couverts. Cet engouement peut se comprendre : les terres locales ont vu naître deux grands noms du motonautisme : Jean-Vital Deguisne, double champion du monde et son fils Cédric, qui participera à l'édition 2023 sous la bannière Maverick Racing, l'équipe du coin. 

C'est un énorme coup de projecteur sur la ville

Jean-Patrick Courtois, maire (LR) de Mâcon

La course, qui sillonnera la Saône entre le pont millénaire de Saint-Laurent et le pont François Mitterrand sera suivie par quatre millions de personnes dans le monde. Que des bénéfices donc, puisque la ville n'a pas eu à débourser le moindre centime pour mettre en place les festivités : "normalement, on aurait dû payer 450 000€, ce qui était largement au-dessus de nos moyens. C'est une sorte de cadeau de la part de la fédération" explique Jean-Patrick Courtois.

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