Depuis plus de deux ans, plusieurs habitants de Thurey vivent un enfer auditif. Ils sont victimes d'infrasons, des sons imperceptibles à l'oreille, parfois dangereux pour la santé. Malgré plusieurs enquêtes, il est impossible de déterminer la cause de ces phénomènes.
C’est un mal mystérieux qui touche la commune de Thurey depuis mars 2020. Surtout le hameau de Villerot. En cause : ce qu’on appelle les infrasons. Des sons inaudibles par une majorité de la population, mais très handicapants pour les personnes sensibles.
Une quinzaine d’habitants sont touchés par ce phénomène dans ce village de plus de 400 habitants. La municipalité et les riverains réclament une enquête poussée.
"J’ai des sifflements aigus en permanence dans les oreilles"
Serge, 64 ans, est au bord de la crise de nerfs. Depuis plus de deux ans, il essaye tant bien que mal de s'accommoder à ces infrasons : "J’ai des sifflements aigus en permanence dans les oreilles. Il est présent 24 heures sur 24. Je prends des somnifères pour dormir, sinon je n’y arrive pas."
La situation est insupportable. J’ai l’impression d‘avoir un essaim d’abeilles dans la tête
SergeRiverain de Thurey
Ces infrasons, leur réalité est avérée sur le secteur. Deux études récentes l’attestent : une publique faite par l’Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté et une autre privée financée par la commune et qui a livré ses conclusions.
L’acousticienne a émis des hypothèses sur une source électrique. "Elle n’incrimine pas EDF et les antennes téléphoniques. On avait demandé une coupure générale de toute la zone. Cela n’a pas été possible", témoigne le maire, Jean-Pierre Fromont.
Une nouvelle étude lancée par la préfecture
Face à ces diagnostics, le maire ne le dira pas, mais l’inaction des pouvoirs publics le met en colère. Tout comme les habitants. Fabrice Rousinaud, riverain, a décidé de créer une association en 2021 : SOS Infrason. Son but ? Réclamer d’urgence une enquête.
"Cela fait 28 mois qu’on n'a plus de vie. On est exténués en permanence. On demande une réelle enquête. Nous ne sommes pas dans l’accusation. On veut juste récupérer une vie normale", développe le président de l’association.
Une nouvelle étude a été lancée par la préfecture. Elle vise à évaluer une fois de plus le phénomène. Le village de Thurey espère que des actes suivront.