Des tablettes en classe de 5e : quel bilan tirent les collèges pionniers de Saône-et-Loire ?

L’Etat veut équiper tous les élèves de 5e d’une tablette numérique. Le département de Saône-et-Loire a pris de l’avance : six établissements se sont déjà lancés dans l’expérience. Quel est le bilan ?

Quel est le but du "plan numérique" ?

Le plan numérique annoncé par François Hollande prévoit de doter tous les élèves de 5e d'équipements individuels mobiles, type tablettes ou ordinateurs portables. Ce plan doit s’effectuer en trois ans à partir de la rentrée 2016, en partenariat avec les départements, responsables de l'équipement des collèges.

La subvention de l'Etat atteint 190 euros par élève et 380 euros par enseignant. Il octroie aussi 30 euros par an par élève et professeur pour des ressources pédagogiques numériques.

L'objectif est de favoriser une "transformation en profondeur de la démarche pédagogique, de la culture de l'école". La plupart des métiers vont changer, "c'est important que les élèves comprennent le monde de demain, l'information, sachent apprendre par eux-mêmes", explique Mathieu Jeandron, directeur du numérique à l'Education nationale, interrogé lors du du salon Educatec-Educatice qui s'est tenu à Paris du 9 au 11 mars 2016.



220 "collèges préfigurateurs"

Cette année, 220 "collèges préfigurateurs" se sont lancés en France. En Saône-et-Loire, où six établissements expérimentent le plan, "le déploiement s'est fait assez tôt", dans une zone déjà impliquée dans d'autres tests, explique Guillaume Lion, un responsable du numérique à l'académie de Dijon.

"Dès octobre, j'ai eu 100% des tablettes", raconte Christophe Bourse, principal du collège Pierre-Paul Prud'hon à Cluny.
Elles ont été distribuées aux professeurs avant les vacances de la Toussaint et aux élèves de 5ème ensuite. Le département a ajouté des casques pour les langues vivantes, des claviers amovibles pour prendre des notes dans certains cours, a doublé le débit internet et le câblage des salles et installé assez de bornes wifi pour "arroser" toutes les classes. Des personnels techniques ont été mis à disposition des journées entières. Le principal du collège de Cluny évoque toutefois quelques problèmes techniques.



Peut-on ramener les tablettes à la maison?

"Je n'ai pas demandé aux professeurs de mettre du numérique partout", précise Christophe Bourse.
Huit types d'usages ont été définis dans son collège, certains professeurs en utilisent un, d'autres plusieurs : activités sur mesure, audio et vidéo en langue, cours à disposition en cas de longue absence pour raisons médicales, allégement des cartables avec les manuels numériques.

Comme les élèves ont tout sur leur tablette, ils peuvent s'avancer en perm ou au CDI. Mais il est trop tôt pour évaluer d'éventuels effets sur les résultats des élèves, indique-t-il.

Outre la réception des tablettes, il reste plein de questions à résoudre : où les ranger pendant la récréation ou la cantine pour qu'il n'y ait pas de casse ? Qui paiera l'assurance ? Peut-on les ramener à la maison? Que faire si une tablette est déchargée ? L'installation des manuels numériques "n'a pas été une mince affaire", dit le responsable du numérique à l'académie de Dijon.
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