Ravi et Thambi, deux jeunes éléphants en provenance de Belgique, sont arrivés jeudi 2 juin dans la soirée au parc zoologique de Touroparc à Romanèche-Thorins. Ils ont fait un long trajet depuis leur zoo natal en Belgique.
Un convoi exceptionnel pour des passagers très spéciaux. Ce jeudi 2 juin au matin, Ravi et Thambi, deux éléphanteaux de cinq ans, ont quitté leur parc zoologique de Pairi Daiza, en Belgique, à l'ouest de Bruxelles, direction la Saône-et-Loire. Plus précisément, le zoo de Touroparc, à Romanèche-Thorins, au sud de Mâcon. Nous avons pu les découvrir, autour de 22 heures, dans leur nouvel enclos.
Un débarquement sous très haute surveillance
Le convoi exceptionnel a passé le péage de Mâcon-Sud vers 19 heures. Puis, le camion, escorté par les gendarmes, a pris la départementale direction Touroparc, à une quinzaine de kilomètres.
Mais une fois sur place, le plus gros reste à faire. Sur le parking, le camion de transport passe le relais à une énorme remorque équipée d'une grue. Il faut alors transférer la première caisse de transport sur la remorque, qui se chargera de la déplacer dans le zoo jusqu'à l'enclos des éléphants.
La remorque doit ensuite serpenter - en marche arrière - dans les allées étroites du parc animalier. "Ça passe à 50 centimètres près, parfois moins par endroits", indique le personnel du parc. Autour de la remorque, les dirigeants et les soigneurs guident le chauffeur. Les arbres ont été taillés à l'avance pour permettre le passage.
Une fois arrivé devant l'enclos, le déchargement s'effectue en très petit comité pour ne pas stresser l'animal. D'autant que le premier à débarquer est Ravi, l'éléphant dominant, plus nerveux que Thambi. En outre, "c'est la première fois qu'ils sont séparés de leur mère, même si c'est un processus tout à fait normal dans la nature", explique leur soigneur belge, Nicolas Covens, qui a fait le trajet depuis le zoo Pairi Daiza.
Un projet scientifique d'ampleur pour la préservation des éléphants
Ces deux éléphanteaux ont vocation à devenir "de grands mâles reproducteurs", explique le directeur de Touroparc Thomas Gervais. L'éléphant adulte déjà présent sur place, âgé d'une quinzaine d'annés, "jouera le rôle de grand frère" pour ces deux juvéniles, qui repartiront dans un autre zoo d'ici une dizaine d'années.
L'enjeu : la conservation de l'espèce. "Il ne reste que 30 à 40 000 individus dans le monde, l'espèce est en danger et le sera de plus en plus avec le braconnage et avec l'emprise de la population locale sur les terres d'Asie." L'autre enjeu est scientifique : Touroparc travaille avec un programme international pour étudier l'herpès virus, une maladie très dangereuse qui sévit actuellement chez les éléphants.
"20% des nouveau-nés décèdent de l'herpès virus avant leurs 10 ans et 80% des éléphants chez qui on décèle le virus ne réagissent pas aux traitements existants", explique Thomas Gervais. Des études pour un vaccin sont en cours. Ravi et Thambi, eux, vont passer les prochaines heures sous très haute surveillance avec des soigneurs qui se relaieront pour les observer en permanence, afin de vérifier qu'ils ne développent pas de signes cliniques de la maladie après leur transfert.
► Pour revivre le fil de cette journée, de l'arrivée du convoi à aux images des éléphanteaux dans leur nouvel enclos, vous pouvez consulter la story Instagram de France 3 Bourgogne sur ce lien.