Les disparues de Saône-et-Loire : pourquoi tant de meurtres ne sont toujours pas résolus ?

"Il y a des meurtres qu’on est sur le point d’élucider, les éléments sont là. Il suffit qu’on se mette au travail." Les avocats de l'association Christelle sont en colère, car il reste plusieurs meurtres de jeunes filles non résolus dans l'affaire des disparues de Saône-et-Loire.
 

Pourquoi les dossiers des "disparues de Saône-et-Loire" n’avancent pas ?

Plusieurs familles de jeunes femmes disparues ou assassinées en Saône-et-Loire entre 1986 et 1999 ont rejoint l’association Christelle.
Elles se battent depuis des années pour maintenir les dossiers ouverts et poursuivre la piste des tueurs. Mais, lutter contre l’enlisement des dossiers est un combat permanent.

Après la résolution des affaires Christelle Maillery et Christelle Blétry, tuées en 1986 et 1996, les familles des autres victimes et leurs avocats pensaient qu'une dynamique s'était enclenchée. Ils avaient mis tous leurs espoirs dans la justice pour faire avancer les dossiers en souffrance. Mais, ce n'est pas le cas, dénoncent les proches des victimes.

"On a des magistrats qui ne travaillent pas sur ces dossiers, qui n’ont rien fait pendant des années sur ces dossiers, qui se satisfont d’avoir des mis en examen et de ne pas rechercher la vérité. C’est incompréhensible pour les familles", tempête Corinne Herrmann, un des avocats de l'association Christelle.   

"Nous sommes obligés de venir plaider devant la chambre de l’instruction pour qu’on ne ferme pas le dossier et qu’on poursuive les investigations alors que dans chacun des dossiers il y a des pistes, il y a du travail à faire. Il y a même deux dossiers où des personnes sont mises en examen depuis 20 ans", ajoute son confrère Didier Seban, qui défend lui aussi les familles de l'association Christelle.
 

 

Pourra-t-on un jour résoudre ces affaires anciennes ?

Actuellement, il reste sept dossiers non élucidés qui sont portés par l'association Christelle.

Aucun de ces dossiers n'est formellement refermé. Certains ont frisé le non-lieu, d'autres ont été rouverts après avoir été classés, ce que la loi permet durant 20 ans en cas de nouveaux éléments.

"J’ai la conviction que tout est toujours possible dans un dossier quelle que soit son ancienneté", assure Raphaël Nédilko, l’officier de police judiciaire, qui a arrêté Jean-Pierre Murat (le meurtrier de Christelle Maillery) et Pascal Jardin (l’assassin de Christelle Blétry). Pour résoudre des affaires anciennes, ce qu’il faut avant tout, c’est un travail policier particulier, dit-il.

"Très souvent les scellés sont anciens, voire détruits, ce qui était le cas dans l’affaire Maillery. S’agissant des moyens, il faut surtout des enquêteurs déterminés, un ordinateur, un véhicule et du temps. Il faut que des enquêteurs soient vraiment dédiés à ce travail sur ces dossiers anciens."

C’est aussi l’avis de maître Didier Seban : "Ce que je demande aux magistrats concernés par ces affaires, c’est "reprenons notre souffle et mettons des enquêteurs sur ces affaires."

 
Reportage de Michel Gillot, Christophe Gaillard, Francis Nivot, Cyrille Fouquin et Cécile Frèrebeau avec :
-Martine  Aubert, soeur de Sylvie
-Jean-Jacques Bosc, procureur général de Dijon
-Didier Seban, avocat de l'association Christelle
-Corinne Herrmann, avocate de l'association Christelle
-Yvette Thiellon, mère de Vanessa Thiellon
-Raphaël Nédilko, officier de police judiciaire



 
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