Le dossier Sylvie Aubert reste ouvert dans l'affaire des disparues de Saône-et-Loire (ou disparues de l'A6). Sylvie Aubert est une des femmes disparues ou retrouvées mortes en Saône-et-Loire, entre 1986 et 1999.
 

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Dans l'affaire des disparues de Saône-et-Loire, sept dossiers ne sont toujours pas résolus. Pour certains cas, la justice estime que l'hypothèse d'une résolution s'éloigne.

En janvier 2019, une ordonnance de non-lieu avait été rendue dans l'affaire Sylvie Aubert, une jeune caissière disparue en 1986 à Chalon-sur-Saône. Ce non-lieu signifiait la fin des investigations. Mais, les avocats de la famille ont fait appel de cette décision devant la chambre de l'instruction. Celle-ci leur a donné raison en annulant l’ordonnance de non-lieu.

La chambre de l'instruction estime qu'il faut "investiguer complètement les pistes éventuelles d'un tueur en série et mettre le dossier au (fichier) Salvac" (système d'analyse des liens de la violence associée aux crimes), a déclaré Me Didier Seban, l'un des avocats de la famille.

Sylvie Aubert, âgée de 23 ans, avait disparu le 14 novembre 1986 après sa journée de travail à Chalon-sur-Saône. Son corps avait été retrouvé cinq mois plus tard dans la rivière La Dheune à Saint-Loup-de-la-Salle, en Saône-et-Loire. Elle avait été étranglée et ses mains étaient liées par un fil de fer.

"La décision qui a été rendue ce matin montre que tout n’a pas été fait dans le dossier Aubert. Donc, pour nous, c’est quand même une semi-victoire. Dès maintenant, il faut travailler les pistes locales. Ça nous laisse un grand espoir car on pense que ça va relancer les autres dossiers", dit Bernard Homais, président de l'association Christelle qui a été créée pour que la vérité soit faite dans les affaires non résolues des "disparues de Saône-et-Loire".
 
 

Le dossier Sylvie Aubert retourne à Chalon


Les juges de Dijon ont donc renvoyé le dossier devant le même juge d'instruction du tribunal de Chalon-sur-Saône, contre l'avis du parquet général qui s'était prononcé en faveur du non-lieu.
"J'espère que cet arrêt va redynamiser la juridiction de Chalon et qu'on va enfin retrouver des enquêteurs sur ces affaires qui en manquent cruellement", espère l’avocat Didier Seban.

Pour lui, il y a encore "des rapprochements à faire" avec d'autres dossiers de "disparues de Saône-et-Loire", dont certains ont abouti à des condamnations.

Pascal Jardin a ainsi écopé de la perpétuité, confirmée en appel en 2018, pour le viol suivi du meurtre par 123 coups de couteau de Christelle Blétry en 1996.

En 2016, Jean-Pierre Mura avait été condamné en appel à vingt ans de réclusion pour le meurtre, en 1986 au Creusot, d'une collégienne, Christelle Maillery.

C’est dans ce cadre que la gendarmerie avait notamment lancé en juin 2016 un appel à témoins dans l'affaire du meurtre de Sylvie Aubert, afin d'explorer la piste d'Ulrich Muenstermann, déjà condamné deux fois à perpétuité pour viol et meurtre. Un témoignage a établi qu'il était à Chalon en 1986 et qu'il avait été en contact avec Sylvie Aubert.

Didier Seban et Corinne Herrmann (qui est aussi avocate de l'association Christelle) réclament donc des vérifications et de nouvelles expertises, notamment pour les affaires Carole Soltiziak, Virginie Bluzet, Marthe Buisson, Nathalie Maire et Vanessa Thiellon. Dans ce dernier cas, la juge d'instruction a même demandé la destruction des scellés.


 Reportage de Michel Gillot, Christophe Gaillard et Chantal Gavignet avec :
-Martine Aubert, soeur de Sylvie Aubert, tuée en 1986
-Marie-Rose Blétry, Association Christelle
-Bernard Homais, président de l'association Christelle
-Didier Seban, avocat de l'association Christelle



 
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