La Confédération paysanne annonce qu'elle se portera partie civile dès que l'information judiciaire sera ouverte sur la mort de Jérôme Laronze, cet agriculteur tué le 20 mai 2017, à Sailly, par des gendarmes après un contrôle sanitaire conflictuel.
Lors d'une conférence de presse ce jeudi 1er juin 2017, le porte-parole du syndicat agricole, Laurent Pinatel, a annoncé que la Confédération paysanne se portera partie civile, en accord avec la famille, lors de l'information judiciaire" qui devrait démarrer la semaine prochaine sur la mort de Jérôme Laronze, militant de ce syndicat en Saône-et-Loire. Une information judiciaire sera ouverte la semaine prochaine après la mort d'un éleveur le 20 mai en Saône-et-Loire. Elle devrait concerner l'un des 2 gendarmes à l'origine des 3 tirs mortels et qui invoque la légitime défense.
Les investigations balistiques se poursuivent. L'agriculteur leur avait foncé dessus en voiture quelques jours après un contrôle sanitaire qui avait dégénéré.
"Un paysan à bout"
"Jérôme Laronze, n'est pas celui qu'on décrit dans la presse comme un forcené ou un ultra violent", a assuré Laurent Pinatel qui le décrit comme "un paysan à bout". "Nous demandons un moratoire pour qu'on retrouve de l'intelligence et de la décence dans la manière dont on fait les contrôles" dans les exploitations, a-t-il poursuivi. "Si on a le signal d'alerte qu'il faut protéger les contrôleurs, ce ne sont pas les gendarmes qu'il faut envoyer, mais un médecin", car c'est le signe que l'agriculteur est "quelqu'un qu'il faut accompagner et soigner", a expliqué le porte-parole.Après une réunion avec le nouveau ministre de l'agriculture, Jacques Mézard, la semaine dernière, "nous avons l'impression que suite à ce qui est arrivé il y a une volonté de discuter de la façon dont se déroulent les contrôles", de la part des autorités, selon Laurent Pinatel.
Le rappel des faits
Jérôme Laronze, un agriculteur de 37 ans, était en conflit depuis plusieurs années avec les services d'inspection sanitaire. Il était recherché depuis le 11 mai 2017, date du dernier contrôle de son exploitation lors duquel il avait une première fois précipité son tracteur en direction des forces de l'ordre qui accompagnaient les inspecteurs. Retrouvé de manière fortuite neuf jours plus tard, l'éleveur de Trivy avait alors foncé sur les deux gendarmes qui s'approchaient à pied sur un étroit chemin de terre. Après les sommations, ces derniers ont fait feu, touchant mortellement l'agriculteur.