Jérôme Laronze, éleveur bovin de 37 ans, a été tué par deux gendarmes à Sailly, en Saône-et-Loire, samedi 20 mai 2017. La procureure de la République de Mâcon a tenu une conférence de presse qui a permis de préciser les circonstances de ce drame.
Karine Malara, procureure de la République de Mâcon, a tenu une conférence de presse lundi 22 mai 2017 en début de soirée. Elle a apporté des précisions sur les conditions dans lesquelles Jérôme Laronze, un éleveur bovin installé à Trivy, a trouvé la mort.
L’agriculteur était recherché par les forces de l’ordre depuis le 11 mai. Ce jour-là, un contrôle vétérinaire avait eu lieu sur son exploitation et Jérôme Laronze avait foncé avec son tracteur sur les gendarmes qui accompagnaient les inspecteurs des services sanitaires. Depuis, l’éleveur était activement recherché.
Le drame s’est produit samedi 20 mai, à Sailly, quand les gendarmes se sont retrouvés face à l’agriculteur qui était à bord d’une voiture. "Se sentant menacés, les militaires ont ouvert le feu à plusieurs reprises", avait déclaré Karine Malara, procureure de la République de Mâcon à France 3 Bourgogne.
Celle-ci a apporté de nouveaux éléments lors de sa conférence de presse et a expliqué notamment que trois tirs avaient touché l’agriculteur. Ces trois tirs ont touché des organes vitaux. L’homme a succombé à une hémorragie, a précisé la procureure.
Elle a aussi indiqué qu’une arme chargée avait été retrouvée plus tard dans le véhicule de l’éleveur.
Reportage : Fanny Borius et Anthony Borlot
Des membres de l'Inspection technique de la gendarmerie nationale et de l'Institut de recherche criminelle se sont rendus sur les lieux du drame lundi 22 mai. Ils ont réalisé notamment des expertises balistiques.
Par ailleurs, d’autres analyses seront menées à Paris pour déterminer précisément le nombre de tirs, les angles de tir, la trajectoire des balles… Les résultats devraient être connus d’ici une semaine au mieux.
La procureure de la République a déclaré que la garde à vue des gendarmes avait été levée et qu’ils seront de nouveau auditionnés quand le résultat des analyses sera connu.
A noter que plusieurs syndicats d'agriculteurs ont réagi à ce drame pour dénoncer notamment la "pression administrative" qui péserait sur les agriculteurs, Coordination Rurale évoque même un "harcèlement administratif".