Une quinzaine de foyers du Miroir, dans l'est de la Saône-et-Loire, est confrontée depuis des années à des coupures d'eau intempestives. Malgré les efforts des pouvoirs publics, le problème persiste et désespère les riverains.
Y aura-t-il de l'eau aujourd'hui ? Cette question, voilà six ans que Patricia se la pose tous les jours, depuis qu'elle s'est installée au Miroir, près de Louhans. "C'est vraiment la loterie, on ne sait jamais quand on en aura et quand on n'en aura pas", déplore cette habitante de Fléria, hameau rattaché au village, à cheval sur la Saône-et-Loire et le Jura. "On connaît ce problème depuis qu'on est arrivé, mais c'est encore plus vieux. Nos voisins habitent ici depuis plus de 30 ans, et ils ont ce problème depuis plus de 30 ans."
Reste que ces coupures d'eau intempestives sont un véritable calvaire au quotidien. "Pour remplir une casserole d'eau, on va mettre 10 minutes", décrit Patricia. "Mais le principal problème, c'est l'hygiène. Parfois, on est sous la douche et subitement on n'a plus d'eau. Ça arrive qu'on doive aller se doucher ailleurs."
"Les gens paient des impôts et leur consommation, ils ont le droit d'avoir un service public"
Le phénomène touche, au total, une quinzaine de foyers. D'après le maire du village Philippe Cauzard, le problème provient avant tout de la vétusté des canalisations. "Il semble que ça vienne d'une urbanisation qui n'était pas adaptée aux circuits déjà en place, avec un problème de diamètre des canalisations. Il y a également des problèmes techniques", détaille-t-il. "Mais il y a des causes qu'on ignore. Pour le moment, on essaie de trouver une solution."
Et si la mairie est parfaitement au fait de la situation, elle ne dispose pas de la compétence nécessaire pour mettre fin aux troubles. "On délègue la compétence de l'eau à une intercommunalité, qui elle-même délègue à une société", explique l'édile. "Pour moi, il est évident qu'il y a une rupture du service public. On se doit d'avoir un circuit d'eau qui fonctionne. Les gens paient des impôts et leur consommation, ils ont le droit d'avoir un service public."
Une étude bientôt lancée pour trouver une solution pérenne
De son côté, la communauté de communes assure avoir pris le problème à bras-le-corps. "Cet été, on a eu un problème de casse sur une vanne et sur des stabilisateurs. Ils ont été réparés au courant du mois d'octobre, même s'il y a eu des délais de livraison", justifie Anthony Vadot, président de la communauté de communes Bresse Louhannaise Intercom'. "Sauf que du fait de son positionnement en bout de réseau, le hameau subit les conséquences de chaque problème de pression."
L'urgence, c'était de réparer ce qui était cassé et de faire ce qu'on pouvait pour les problèmes d'approvisionnement avec le délégataire. En tout état de cause, ça ne suffit pas.
Anthony Vadot,président de la communauté de communes Bresse Louhannaise Intercom'
Pour essayer de trouver une solution plus pérenne, une étude globale sera lancée prochainement. "Mais ça ne se résoudra ni en quelques semaines, ni en quelques mois... Pour l'heure, on n'a pas d'échéance", conclut le président de l'intercommunalité.