Fermeture de la maternité d'Autun : "Proximité ne rime pas toujours avec sécurité" selon le directeur de l'ARS

L'ARS Bourgogne-Franche-Comté demande la suspension définitive de la maternité d'Autun et veut créer un centre péri-natal et de pédiatrie. Son directeur Jean-Jacques Coiplet explique cette nouvelle organisation et les raisons qui ont conduit à cette décision.

Au lendemain de la décision du Conseil d'Etat refusant la réouverture de la maternité d'Autun, l'ARS Bourgogne Franche-Comté propose sa suspension définitive. Cette proposition sera présentée à la commission spécialisée de l'organisation des soins (CSOS) qui se réunira le 23 février.

Lors d'une conférence de presse ce 31 janvier 2023, le directeur de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté Jean-Jacques Coiplet a dévoilé le nouveau dispositif et les perspectives pour l'établissement autunois.

Quel sera le nouveau rôle de la maternité d'Autun ?

Jean-Jacques Coiplet : "Nous allons créer une maternité territoriale qui réunira les établissements d'Autun, du Creusot, de Chalon-sur-Saône et de Château-Chinon. À Autun, elle se définira par la mise en place d'un centre péri-natal et de pédiatrie. Les patientes pourront bénéficier d'un suivi de leur grossesse et y effectuer les divers consultations et échographies. Les accouchements seront pris en charge au Creusot et à Chalon."

Pourquoi ce choix ?

J-J. C. "La permanence des soins n'était plus garantie depuis le 16 décembre. Cette situation se pérennise et d'après les plannings prévisionnels, de nombreuses ruptures dans la continuité des soins étaient à prévoir. Proximité ne rime pas toujours avec sécurité, même si le personnel fait un travail remarquable. Nous devons garantir la sécurité du suivi pour toutes les femmes. Le moment de l'accouchement n'est qu'une infime partie de ce qui peut apporter de l'insécurité dans une grossesse."

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Ne craignez-vous pas de créer un désert médical ? 

J-J. C. "Non, l'objectif de cette nouvelle organisation est de créer une équipe territoriale, qui répondra aux besoins des patients. J'y crois car on a sur place des équipes de qualité, engagés et attentifs à l'accès aux soins. Ce n'est pas simple mais je pense que c'est une vraie opportunité. On veut créer une dynamique positive plus englobante, en y intégrant Château-Chinon. Cette émulation permettra d'attirer aussi de nouveaux professionnels."

L'ensemble du personnel va-t-il être conservé ? 

J-J.C "Il n'y a pas de perspectives de plan social. Il y a tellement de besoins avant et après l'accouchement pour que chaque soignant trouve sa place dans ce centre péri-natal et pédiatrique."

La maternité pourrait-elle rouvrir à moyen terme ? 

J-J.C. "C'est une suspension et pas un retrait "sec" de l'autorisation. Il y a toujours des perspectives. Maintenant, nous considérons qu'il vaut mieux réussir cette nouvelle organisation plutôt que d'attendre une hypothétique réouverture. Il faut avoir un langage de vérité. Davantage de médecins vont être formés suite à la suppression du "numerus clausus" mais cela sera concret dans 5 ou 10 ans. Il est donc nécessaire d'agir."

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