Ce lundi 6 mars, une cinquantaine d'élus du Morvan avait rendez-vous avec l'agence régionale de santé pour trouver une solution face à la fermeture de la maternité d'Autun.
Le bras de fer continue entre les élus du Morvan et l'agence régionale de santé. Après avoir rendu les clés de leur mairie puis protesté dans les rues de la ville, les maires avaient rendez-vous ce lundi 6 mars avec le directeur de l'ARS pour trouver une solution. Et le ton a rapidement été donné, avec plusieurs affiches collées dans la salle par les maires.
Au début de la réunion, une dizaine de maires a rendu les clés de sa mairie au sous-préfet. La presse a ensuite été invitée à quitter la salle. Les élus s'étaient entendus pour quitter le lieu tous ensemble si les médias étaient interdits de rester durant la réunion, estimant que c'était avant tout un débat public. Cependant, seulement six maires sur 50 ont tenu leur parole.
"Quand il y a des choses de convenu, on s'y tient"
Une attitude qui n'a pas plu à Jean-Claude Lhoste, maire de Dracy-Saint-Loup (SE) en Saône-et-Loire. "Je trouve ça inadmissible. Ca concerne la totalité de la population. C'est important pour notre région de communiquer la décision de l'ARS", se plaint-il avant d'enchaîner. "Pour nous, la maternité d'Autun doit fonctionner. Les propositions de maisons de pré natalité à Château-Chinon ou Semur-en-Auxois n'ont aucun sens, il faudrait plutôt injecter cet argent dans le recrutement pour la maternité."
Même son de cloche pour Florian Grenier, maire de 1er adjoint au maire d'Uchon (SE) en Saône-et-Loire. "On est révoltés. Tout le monde boude depuis des semaines et cela ne va rien faire avancer. On se fait mener par le bout du nez. Quand il y a des choses de convenu, on s'y tient. On a la chance d'avoir la fibre dans nos communes, ça attire des habitants et là ils cassent tout."
Pour nous c'était une réunion d'essayer d'avancer dans un projet de maintien de cette maternité. Mais à priori ce n'est pas ce qui est décidé on va nous imposer une décision donc ce n'est pas une concertation c'est un dictat.
Florian Grenier1er adjoint au maire d'Uchon (Saône-et-Loire)
"Pas une seule femme ne prendra le risque de venir habiter ici"
Pour couronner le tout, il semblerait que cette réunion n'ait rien changé. La maternité d'Autun est condamnée à ne plus ouvrir ses portes, au grand regret de Pierre Poillot, président de la communauté de communes d'Arnay-Liernais. "L'ARS campe sur ses positions. On fait semblant de nous expliquer qu'il y a du nouveau mais c'est faux. On va maintenir la grève. On ne répond plus aux enquêtes de l'état, on fait le service minimum. On compte sur le retentissement national de 80 ou 90 communes à cheval sur trois départements qui entrent en grève administrative."
"Comment des jeunes couples viendront s'installer dans le Haut-Morvan en étant à une heure et demie d'une maternité ? Pas une seule femme ne prendra pas le risque d'accepter ce risque-là et de venir vivre ici. On n'est quand même pas un pays sous-développé", se désole-t-il.
La réunion a terminé à 17h30 et aucune rencontre est prévue entre l'ARS et les élus pour le moment.