Le feuilleton autour de la fermeture de la maternité d'Autun se poursuit. Le ministre de la Santé François Braun a affirmé ce matin sur Twitter, après une interview accordée au Journal de Saône-et-Loire, qu'il allait annoncer des solutions au début du mois de mars.
"Le ministre de la Santé confirme, en personne, la fermeture de la maternité", titrait ce mardi 14 février Le Journal de Saône-et-Loire (article payant). Dans un entretien accordé au quotidien local, François Braun a fini par lui-même adresser l'épineux dossier du centre hospitalier d'Autun, dont la maternité est en sursis depuis fin 2022. Il a assuré, entre autres, travailler à "une solution à mettre en place".
Mais quelques heures après la publication de l'article, l'intéressé s'est fendu d'un message sur Twitter pointant une inexactitude. "Inexact : les accouchements sont suspendus aujourd'hui par manque de personnel", a-t-il écrit. "Je me suis engagé auprès des élus à ce que nous travaillions collectivement à des solutions adaptées aux besoins du territoire que j'annoncerai sur place en mars prochain."
"Il pourrait en sortir des choses positives"
Du côté du personnel soignant, cet énième revirement est accueilli avec circonspection. "Il pourrait évidemment en sortir des choses positives", lance une source syndicale. "Mais tout le monde lance plein de solutions, on ne voit même pas comment ça va pouvoir se concrétiser. Monsieur Coiplet [le directeur de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté, ndlr] fait des annonces, le ministre fait des annonces... Tout ça est réellement incompréhensible."
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Parmi les solutions les plus probables, la création d'une maternité territoriale qui réunirait plusieurs établissements du Morvan et du nord de la Saône-et-Loire (de Château-Chinon à Chalon-sur-Saône, en passant par Le Creusot). Dans ce cas de figure, la maternité d'Autun deviendrait un centre péri-natal où les patientes pourraient bénéficier d'un suivi de grossesse... mais pas accoucher.
Les activités suspendues depuis le 16 décembre
À cause d'un manque de pédiatres, l'ARS a pris la décision de suspendre les activités de la maternité le 16 décembre 2022. Une fermeture qui devait à l'origine durer un mois, le temps de permettre à l'établissement de combler ce manque de personnel. Sans succès, le service est resté fermé depuis.
Pour certains représentants syndicaux en revanche, la direction n'a manifesté aucune volonté de sortir de cette crise. "Ou l'ARS a fait la sourde oreille, ou la direction ne leur a pas communiqué le fait que le planning est bien couvert. Mais il y a une volonté manifeste de fermer cette maternité d'un point de vue budgétaire", nous glissait un représentant en décembre. Une situation qui, avérée ou non, a conduit fin janvier l'ARS à demander la suspension définitive des activités de la maternité.
En réaction, la CGT a appelé à manifester dans les rues de la ville le 4 février. Environ 1 000 personnes se sont réunies pour protester. Une pétition a également été lancée - elle cumule à ce jour plus de 8 000 signatures. Désormais, l'avenir de la maternité repose entre les mains de la commission spécialisée de l'organisation des soins (CSOS). La décision de celle-ci est attendue début mars.