La Saône-et-Loire est désormais considérée comme un département à risque en ce qui concerne les feux de forêt. Ce vendredi 26 mai, les pompiers ont fait le bilan de l'année 2022 et listé les améliorations humaines et matérielles dont va bénéficier le département.
En matière de mesures face au risque d'incendies, la Saône-et-Loire n'aura bientôt plus grand-chose à envier aux départements du sud de la France. C'est en tout cas ce qu'annonce le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis 71), lors d'une réunion à Mâcon ce vendredi 26 mai.
Un bilan 2022 hors norme
Pour lutter contre les incendies, il n'y a pas de frontières. Lors des incendies en Gironde en 2022, 34 000 hectares de forêt avaient été ravagés. Une mobilisation inédite avait été déployée et elle avait notamment impliqué les pompiers de Saône-et-Loire.
Ainsi ce sont près de six engins feu de forêt et deux véhicules de commandement du département qui ont été engagés sur la Gironde, mais aussi dans le Jura en août 2022. "C'est un dispositif qui est établi depuis 3 ans en Saône-et-Loire et qui nous permet d'anticiper les demandes de besoins en matériel et en hommes, le tout pour aider nos collègues", explique le colonel Frédéric Pignaud à France 3 Bourgogne.
"L'expérience des départements du Sud-Est"
Ce vendredi 26 mai, les soldats du feu saône-et-loiriens ont pu faire la démonstration de nouveaux équipements. Actuellement, le département bénéficie de 27 engins de lutte contre les feux de fôrets. L'objectif, c'est d'en avoir 30 d'ici cinq ans.
Mais pas que. En décembre 2022, le conseil d'administration du Sdis 71 a en effet validé l'acquisition de six "supers engins" de 32 tonnes qui transportent 12 500 litres d'eau. "C'est la Rolls Royce des camions de feux de forêt", assure André Accary, le président du Sdis 71 et président du département de Saône-et-Loire. "C'est un premier investissement. À terme on aura 7 camions de ce type-là sur l'ensemble du département. On a pris un peu l'expérience des départements du Sud-Est qui ont ce type d'engin." Ce qui représente, matériel et formation compris, un budget de plus de 50 millions.
De quoi ravir le colonel : "Ce sont des engins d'attaque, mais aussi d'appui. L'expérience de 2022 nous permet de faire évoluer notre matériel et nos effectifs, par la formation."
D'ici 2025, la Saône-et-Loire aura 1 000 pompiers formés, contre 300 actuellement. Des mesures nécessaires pour s'adapter à l'environnement selon André Accary : "On l'a vu cet été, ça n'a pas touché que la Saône-et-Loire. C'est un fait, la forêt a changé. Dans les départements du grand Est, la forêt de Saône-et-Loire est devenue la plus à risque."
Plus qu'équiper les pompiers, il faut aussi user de prévention face au public selon le président du Sdis 71. "Peut-être qu'à certaines périodes de l'année, on va éviter les piques-niques au milieu d'une forêt avec le petit feu qui va bien autour. Il y a des habitudes qui vont devoir évoluer."
- Avec Alexandre Baudrand et Mazigh Abdelli