Environ 150 agriculteurs de Saône-et-Loire ont manifesté leur désarroi, dans la nuit de jeudi 2 à vendredi 3 juillet 2015, à Charolles et à Autun. Ces exploitants se disent étranglés par les difficultés économiques.
Cette nuit, les éleveurs de Saône-et-Loire ont exposé leur détresse et leur colère devant les sous-préfectures d'Autun et de Charolles. Ils ont ensuite déversé du fumier devant le restaurant McDonald's et le supermarché discount Aldi. Ils répondaient à l'appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs qui organisaient, à travers toute la France, cette "nuit de la détresse".
Depuis plusieurs années, les agriculteurs voient leurs revenus baisser inexorablement. Cela engendre des problèmes de trésorerie et de plus en plus de difficultés pour payer les fournisseurs. Il devient dès alors très difficile de se dégager un salaire pour bon nombre d'entre eux.
En Saône-et-Loire, des éleveurs avaient bloqué un abattoir pendant trois jours pour obtenir une hausse du prix de la viande à la mi-juin. Un accord avait été conclu avec le reste de la filière bovine qui prévoyait une revalorisation du prix de la viande de 5 centimes par semaine pour arriver aux 60 centimes de hausse (l'équivalent du coût de production pour les éleveurs). Mais les manifestants sont amers car, selon eux, cette hausse n'est toujours pas intervenue. "Un bon accord est un accord respecté", a expliqué le président de la FDSEA de Saône-et-Loire.
Le reportage de Fanny Borius et Gabriel Talon avec:
- Michel Joly, président de la fédération régionale bovine
- Arnaud Girard, exploitant à Saint-Pierre-de-Varennes (71)
- Bernard Lacour, président FDSEA 71
- Gérald Develay, commercial dans le bétail à Saint-Symphorien-de-Marmagne (71)